17èmes RENCONTRES LITTÉRAIRES
DANS LE JARDIN DES PRÉBENDES, À TOURS

Vendredi 7 août 2015, de 17 h 30 à 19 h

 

Jacques Body « Les Giraudoux, père et fils : rimailleurs ou poètes »

Portrait de Jacques Body - Encre de Chine de Catherine Réault-Crosnier.

 

Présentation de la « rencontre »

 

Tout d’abord, nous avons présenté le Pr. Jacques Body : après avoir enseigné dans les « prépas » littéraires du lycée de Toulon, il devint assistant de Littérature comparée à la Sorbonne. Nommé à Tours en octobre 1967, il allait y diriger le département de littérature comparée en tant que chargé d’enseignement puis professeur après la soutenance (1972) de sa thèse d’État « Jean Giraudoux et l’Allemagne » (Prix Dupau de l’Académie française), jusqu’à son éméritat (1991-1997).

Longtemps secrétaire de la Revue de Littérature comparée, la plus ancienne au monde, il a publié de nombreux articles de littérature générale et comparée, sur l’idéologie nationale et la théorie du théâtre, allant de Shakespeare à Hugo et Brecht comme de Proust à Charlotte Delbo et Florence Delay. Il a créé à Tours le centre de recherche interuniversitaire « littérature et nation », qui formera de nombreux docteurs et lui vaudra d’être invité dans plus de vingt pays.

Premier président de l’université de Tours (1971 – 1973), il réussit à créer le théâtre universitaire de Tours (actuelle salle Thélème), doté d’un piano Steinway pour accueillir les plus grands artistes (Malinine, quatuor Vegh, Youri Bashmet, Elisabeth Schwarzkopf…).

Membre de l’Académie des sciences, arts et belles lettres de Touraine (1988), il est surtout connu comme spécialiste de Jean Giraudoux (collection Biographies NRF Gallimard, Grand Prix de la critique de l’Académie française), directeur de trois Pléiades, éditeur de plusieurs Poche, plus une toute récente édition en folio théâtre de La guerre de Troie n’aura pas lieu (2015).

Le Pr. Jacques Body a eu ensuite carte blanche pour nous parler de « Giraudoux de père en fils, rimailleurs ou poètes ? » Il résume ainsi sa conférence : « Le risque de confusion est grand tant certains titres de Jean-Pierre copient ou contrefont pathétiquement ceux de son illustre père. Passés l’un et l’autre, bien sûr, par l’alexandrin et la rime plate, le fils ne s’en est guère affranchi, tandis que Jean Giraudoux, nourri de métrique grecque, de Rimbaud, de Claudel et de Toulet, a su s’en jouer :

« ONDINE : Quel a été votre premier vers ?
« LE POÈTE : Le plus magnifique.
« ONDINE : Dites-le vite…
« LE POÈTE : Je ne le sais plus. Je l’ai fait en rêve. Au réveil, j’avais oublié.
« ONDINE : Il fallait vite l’écrire.
« LE POÈTE : C’est bien ce que je me suis dit. Je l’ai même écrit beaucoup trop vite. Je l’ai écrit en rêve.

 

Pour clore la séance, les poètes présents ont eu la parole.

 

Lire la présentation de Jacques Body par Catherine Réault-Crosnier.

Lire l’intervention de Jacques Body.