9èmes RENCONTRES LITTÉRAIRES
DANS LE JARDIN DES PRÉBENDES, À TOURS
Vendredi 24 août 2007, de 17 h 30 à 19 h
Paul SCARRON, poète et romancier burlesque (1610 - 1660) |
Lire la présentation de cette « rencontre ».
Quel écrivain célèbre a habité le château de La Vallière à Négron, près d’Amboise ? C’est un poète, auteur dramatique et romancier humoristique, Paul Scarron.
Qui a lu les œuvres de Scarron ? Peu de gens et pourtant ses livres méritent d’être connus et sont représentatifs d’un courant de pensée de son époque, le burlesque.
Qui est Paul Scarron ? Cet écrivain est plus connu comme le mari de la future marquise de Maintenon et pourtant il a été célèbre de son temps. Il mérite d’être apprécié pour sa verve littéraire. De plus, il est en lien direct avec la Touraine puisque son père Paul Scarron possédait le château de La Vallière à Négron, près d’Amboise ainsi que d’autres terres proches de ce lieu.
Durant cette rencontre, nous allons donc essayer de connaître et d’apprécier cet écrivain à sa juste valeur.
Sa biographie
Son père, Paul Scarron, que le prince de Condé avait surnommé l’Apôtre car il citait souvent saint Paul, était conseiller au Parlement de Paris. Sa mère, Gabrielle Goguet, était fille d’un conseiller au Parlement de Bretagne. Paul Scarron, le septième enfant de cette famille de huit enfants, est né à Paris en 1610. Il est issu d’une famille de magistrats. Après une jeunesse dissipée, il entre dans le monde ecclésiastique et devient abbé en 1629. De 1633 à 1640, sans rien changer à ses mœurs habituelles, il est secrétaire de l’évêque du Mans, Charles de Lavardin de Beaumanoir. Grâce à cette place, il a alors des revenus confortables. À trente ans, il abandonne l’état ecclésiastique et retourne à Paris, où il aime mener joyeuse vie ; son esprit et ses talents de peintre et de joueur de luth font merveille dans les salons littéraires.
En 1638, il est atteint d’une maladie dont le diagnostic est incertain : une spondylarthrite rhumatoïde pour certains, un rhumatisme tuberculeux pour d’autres, lui bloquant les jambes, la colonne vertébrale et la nuque. Il reste gai et généreux malgré son handicap. Il est entouré d’amis issus du grand monde, des intellectuels, des gens hauts placés. Menant grande vie, il dilapide ses biens et vit essentiellement de ses travaux littéraires.
En 1643, il hérite à la mort de son père, du château de La Vallière, à Négron.
En 1644, Scarron publie la suite des œuvres burlesques et un poème burlesque, le « Typhon » ou la « Gigantomachie », qu’il dédie à Mazarin. À partir de 1645, Scarron s’intéresse au théâtre. Il écrit des pièces inspirées d’auteurs espagnols, Tirso de Molina, Francisco de Rojas, Zorrilla. La comédie espagnole a alors beaucoup de succès à Paris.
De 1648 à 1652, il fait paraître « Virgile travesti », une épopée qui parodie l’Énéide de Virgile. Il est alors célèbre à Paris.
En 1651, Scarron publie la première partie du « Roman comique » ; la deuxième partie paraîtra en 1657 ; une troisième partie était prévue mais Scarron va mourir avant de pouvoir l’achever.
En 1652, il épouse à quarante-deux ans, Françoise d’Aubigné, petite fille du poète Agrippa d’Aubigné, orpheline pauvre qui a près de seize ans et vingt-cinq ans de moins que lui. Comme ce mariage attirait des remarques, Françoise d’Aubigné répondit à Madame de Neuillant : « J’aime mieux l’épouser qu’un couvent. » Dans l’espoir de soigner sa maladie, Paul Scarron voulut partir en Amérique. En attendant ce départ qui n’eut pas lieu, il séjourne avec sa jeune épouse au château de La Vallière durant l’hiver 1652-1653.
En 1657, il publie la deuxième partie du roman comique. Sa maladie empire. Dans un but médical et financier, Scarron se lance dans l’alchimie et recherche la manière de transformer l’or en liqueur potable. (extrait des attendus de l’ordonnance du Roi autorisant le sieur Paul Scarron à ouvrir un laboratoire, cités dans le Bulletin de la Société de l’histoire de France de 1863)
Après sa mort en 1660, deux de ses comédies « La Fausse apparence » et « Le Prince corsaire » seront éditées.
Scarron a fini sa vie comme il a vécu en riant de lui. La mort est pour lui, un soulagement comme il nous le confie dans cette épitaphe :
« Celuy qui cy maintenant dort
Fit plus de pitié que d’envie
Et souffrit mille fois la mort
Avant que de perdre la vie.
Passant, ne fais icy de bruit :
Garde bien que tu ne l’esveille,
Car voicy la premiere nuit
Que le pauvre Scaron sommeille. »
(Paul Scarron, Poésies diverses, tome II, p. 273)
Veuve de Scarron en 1660, Mme Scarron est donc devenue tout d’abord la gouvernante de Mme de Montespan, maîtresse du roi Louis XIV en 1669, puis à son tour maîtresse du roi qui lui offrira le domaine de Maintenon et la fera appeler Madame de Maintenon.
Écoutons le duc de Saint-Simon nous décrire l’ascension foudroyante de Madame Scarron :
« (…) jeune, adroite, spirituelle et belle, sans pain et sans parents, d’heureux hasards la firent connoître du fameux Scarron. Il la trouva aimable, ses amis peut-être encore plus. Elle crut faire la plus grande fortune, et la plus inespérable d’épouser ce joyeux et savant cul-de-jatte, (…) la nouvelle épouse plut à toutes les compagnies qui alloient chez Scarron. (…) Madame Scarron fit donc des connoissances de toutes sortes qui pourtant, à la mort de son mari, ne l’empêchèrent pas d’être réduite à la charité de la paroisse de Saint-Eustache. Elle y prit une chambre pour elle et pour une servante dans une montée, où elle vécut très à l’étroit. Ses appas élargirent peu à peu ce mal-être. Villars, père du maréchal ; Beuvron, père d’Harcourt ; les trois Villarceaux qui demeurèrent les trois tenants ; bien d’autres l’entretinrent.
Cela la remit à flot, et peu à peu l’introduit à l’hôtel d’Albret, par là, à l’hôtel de Richelieu et ailleurs ; (…).
Elle dut à la proche parenté du maréchal d’Albret et de M. de Montespan l’introduction décisive à l’incroyable fortune qu’elle fit quatorze ou quinze ans après. (…)
Mme de Montespan prit de l’amitié pour elle, et quand elle eut ses premiers enfants du roi, M. du Maine et Mme la Duchesse qu’on voulut cacher, elle lui proposa de les confier à Mme Scarron, à qui on donna une maison au Marais pour y loger avec eux, et de quoi les entretenir et les élever dans le dernier secret. (…)
La terre de Maintenon étant tombée en vente, la proximité de Versailles en tenta si bien Mme de Montespan, pour Mme Scarron, qu’elle ne laissa point de repos au roi qu’elle n’en eût tiré de quoi faire acheter à cette femme, qui prit alors le nom de Maintenon, ou fort peu de temps après. (…)
Admise ainsi peu à peu dans l’intime confidence, et sans milieu, de l’amant et de la maîtresse, et par le roi même, l’adroite suivante sut la cultiver, et fit si bien par son industrie, que peu à peu elle supplanta Mme de Montespan, qui s’aperçut trop tard qu’elle lui étoit devenue nécessaire. »
Mme de Montespan se rend compte un peu tard que sa suivante devient la préférée du roi :
« (…) sentir que c’étoit pour cette suivante, pour ne pas dire pour cette servante que le roi venoit le plus chez elle, qu’il ne cherchoit qu’elle, qu’il ne pouvait dissimuler son malheur lorsqu’il ne la trouvoit pas. (…) Ce fut donc dans des temps si propices à cette enchanteresse que le roi devint libre. (…)
Mais ce qui est très-certain, et bien vrai, c’est que quelque temps après le retour du roi de Fontainebleau, et au milieu de l’hiver qui suivit la mort de la reine, (…) le P. de la Chaise, confesseur du roi à Versailles, dit la messe en pleine nuit dans un des cabinets du roi à Versailles. Bontems, gouverneur de Versailles, premier valet de chambre en quartier, et le plus confident des quatre, servit cette messe où ce monarque et la Maintenon furent mariés, (…).
Bientôt après elle éclata par l’appartement qui lui fut donné à Versailles au haut du grand escalier, vis-à-vis de celui du roi, et de plain-pied. (...)
(…) elle gouverna sans lacune, sans obstacle, sans nuage le plus léger, plus de trente ans entiers, et même trente-deux ; (…) »
(Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon sur le siècle de Louis XIV et la régence, tome treizième, extraits des pages 8 à 17)
Et c’est ainsi qu’en 1683 madame de Maintenon est devenue l’épouse morganatique du Roi. Elle demeurera discrète et désintéressée. Elle incita le roi à être plus dévot sans succès. Le roi créa pour elle, Saint-Cyr, Maison royale des jeunes filles nobles et pauvres où elle se retira à la mort de son mari en 1715 et où elle mourra en 1719. Elle soutint toujours le duc du Maine et le comte de Toulouse, fils de Madame de Montespan, qu’elle avait élevés et qu’elle considérait comme ses enfants.
Le château de la Vallière
Paul Scarron a séjourné au château de la Vallière. Il est donc indispensable de le décrire : il est situé à l’arrière de la levée de la rive droite de la Loire, rue Duchesse-de-la-Vallière, à Négron. C’est une propriété privée mais on peut admirer les extérieurs de cette demeure de la rue. Le château de la Vallière contrairement aux apparences et aux lapsus que l’on peut rencontrer, n’a rien à voir avec Louise de La Vallière, autre favorite du roi Louis XIV, qui n’est certainement jamais venue à Négron.
Actuellement, c’est un édifice d’âges différents dont la partie la plus ancienne date du XVIème siècle. La famille Bridieu-Reviers fit d’importantes modifications au XIXème et c’est de cette époque que datent les deux tourelles en briques coiffées en poivrière.
La Vallière était un fief dépendant de la châtellenie de Chenonceau. Il appartenait en 1567 à Jean-Étienne, valet de chambre et tailleur du roi ; il fut vendu en 1595 par Jehan de la Pierre et Esther de Briant, à Claude de Plaix, seigneur de « Rosné » et à sa femme, Marie Forget. Il est alors resté dans cette famille jusqu’à nos jours. En 1617, le père du poète, Paul Scarron, épousa en secondes noces, Françoise de Plaix. De son premier mariage, Paul Scarron avait eu deux enfants dont le poète Paul Scarron qui hérita de La Vallière à la mort de son père en 1643. C’est donc à cette date que le poète en devint propriétaire.
Madame de Rosny, l’actuelle propriétaire, a reçu l’historien André Montoux et lui a montré les documents certifiant les origines de cette demeure. André Montoux s’est donc basé sur des actes authentiques pour décrire ce château dans le huitième livre d’un ensemble qu’il a publié et intitulé « Vieux logis de Touraine ». Madame de Rosny considère le texte d’André Montoux comme une référence et a insisté sur ce fait lorsqu’elle nous a reçus au château de La Vallière.
Le portrait de Scarron
Scarron oppose une bonne humeur et une créativité aux souffrances physiques que la maladie lui impose.
Il sait encore rire et faire rire de lui:
« Mais maintenant, mal-heureux, je ne
bouge ;
Mon couvre-chief n’est plus qu’un bonnet rouge ;
Loin de porter des canons superflus,
Unce de chair aux jambes je n’ay plus ;
Loin de chausser comme on se chausse au Louvre,
Mes pieds tortus humble pantoufle couvre ;
Mais maintenant, havre, pasle, deffait,
Justaucorps noir est tout mon attiffet,
(…) »
(Paul Scarron, Poésies diverses, Tome I, p. 64)
Il se moque lui-même de lui, éloignant ainsi par le comique, la pitié ce qui est une preuve de courage :
« J’ai trente ans passés ; si je vais jusqu’à quarante, j’ajouterai bien des maux à ceux que j’ai soufferts depuis huit ou neuf ans. J’ai la taille bien faite, quoique petite, mais ma maladie l’a raccourcie d’un bon pied. Ma tête est un peu grosse pour ma taille ; j’ai le visage assez plein pour avoir le corps très décharné : j’ai la vue assez bonne, quoique les yeux gros ; je les ai bleus ; j’en ai un plus enfoncé que l’autre du côté que je penche la tête ; j’ai le nez d’assez bonne prise. Mes dents, autrefois perles carrées, sont de couleur de bois, et seront bientôt de couleur d’ardoise ; j’en ai perdu une et demie du côté gauche, deux et demie du côté droit, et deux un peu égrignées. J’ai les bras raccourcis aussi bien que les jambes, et les doigts aussi bien que les bras ; enfin, je suis un raccourci de la misère humaine. »
(Paul Scarron dans une de ses préfaces, cité par le duc Paul de Noailles dans son « Histoire de Madame de Maintenon et des principaux événements du règne de Louis XIV »)
À Mademoiselle de Neuville qui lui écrit des vers pour lui dire :
« Scaron, ne te plains point d’avoir le col
tordu,
Les nerfs tous retirez et le dos tout bossu.
Je t’offre de troquer, moy qui suis assez droitte,
Ma taille sans defauts à ton corps d’esquelette,
Pourveu que ton esprit vueille chez moy loger :
C’est ainsi que j’entends et que je veux changer. »
(Paul Scarron, Poésies diverses, Tome I, p. 330)
Scarron lui répond en toute franchise en ironisant sur lui :
« (…)
Quand, pour troquer sans advantage,
Vous auriez, de retour, mon esprit de Rimeur,
On ne vous croiroit pas bien sage,
Et moy, je passerois pour un grand affronteur.
D’un esprit fait comme le nostre,
Peut-estre vous feriez quelques vers mal-heureux ;
Et moy, d’un corps comme le vostre,
Je ferois aisément des hommes bien-heureux. »
(Paul Scarron, Poésies diverses, Tome I, p. 331)
Madame Scarron le décrit ainsi :
« M. Scarron avoit cet enjouement que tout le monde sait, et cette bonté d’esprit que presque personne ne lui a connue ; celui-ci ne l’a ni brillant, ni badin, ni solide : s’il parle, il est ridicule. Mon mari avoit le fond excellent : je l’avois corrigé de ses licences ; il n’étoit ni fou ni vicieux par le cœur, d’une probité reconnue, d’un désintéressement sans exemple. »
(Lettre de Madame Scarron à Ninon de Lenclos en date du 8 mars 1666, publiée par l’Université du Minnesota)
Paul de Noailles insiste sur le bon caractère de ce poète malgré l’infirmité :
« Au milieu de cette assemblée, trônait un petit homme d’une figure grotesque, devenu difforme par la maladie, et constamment rongé par la douleur, mais riant toujours et faisant toujours rire autour de lui. D’une gaieté inépuisable, fécond en saillies et rempli d’esprit, sa réputation attirait la foule et groupait le monde autour de son fauteuil de malade. »
(Paul de Noailles dans son « Histoire de Madame de Maintenon et des principaux événements du règne de Louis XIV »)
Boileau n’aimait pas Scarron alors ce dernier lui a répondu :
« A voir Boisleau qui mord si bien,
Je le crois moins homme que chien,
Mais chien qui peut-estre a la rage ;
Prenons y garde, cher Menage :
(…) »
(Paul Scarron, Poésies diverses, Tome II, p. 247)
Scarron a écrit son testament avec son épitaphe et son portrait en vers burlesque. Les descriptions sont savoureuses. En voici un extrait :
« Moi, qui suis dans un cul de jatte,
Qui ne remuë pied ny patte
Et qui n’ai jamais fait un pas,
Il faut aller jusqu’au trespas.
(…) »
(Paul Scarron, Poésies diverses, Tome II, p. 264)
Scarron ne se morfond pas sur son sort et nous fait rire lorsque pour finir son épitaphe, il demande de recevoir ses pensions :
« (…)
Ainsi je ne fais nul outrage :
Je donne à tous selon la loy.
Mais, pour achever mon ouvrage,
Et sous le bon plaisir du Roy,
Je mets librement mon paraphe
Pour recevoir mes pensions,
De qui joindra mon Epitaphe
A mes dernieres actions. »
(Paul Scarron, Poésies diverses, Tome II, p. 272)
Son œuvre
Scarron a écrit dix-neuf livres et il joue un rôle décisif dans les destinées du genre burlesque en France. Il s’inspire des récents auteurs italiens comme Bracciolini à travers la dérision des dieux antiques, Tassoni, Lalli à travers sa parodie de l’Énéide. Il trouve le goût de la dérision et de la parodie.
Le burlesque est à la mode et n’est pas corrompu (il le sera après la Fronde). Il ne s’oppose pas au style précieux, n’est pas vulgaire ou bas. C’est « une parodie de l’épopée, mais aussi des « héros de roman » (…), une fronde linguistique contre les tenants de la pureté et du bon usage.». Le burlesque se distingue du grotesque, qui suppose un ridicule dû à l’étrange, à une contrefaçon de la nature. (burlesque dans Encyclopédie Encarta). Boileau critiquera ce burlesque au langage proche du peuple :
« Que ce style jamais ne souille votre ouvrage.
Imitons de Marot l’élégant badinage,
Et laissons le burlesque aux plaisants du Pont-Neuf. »
(L’Art poétique de Nicolas Boileau, p. 145)
Boileau n’empêchera pas Scarron d’être célèbre de son temps et reconnu maître en ce domaine. Scarron sera ensuite pris comme exemple par d’autres auteurs comme Théophile Gautier qui l’admire. Il s’en inspirera pour son roman le « Capitaine Fracasse » et fera une critique littéraire de son œuvre sur soixante-cinq pages dans « Les Grotesques ».
Avec Scarron, le burlesque porte ses lettres de noblesse, il est lié à une esthétique de la grâce et de la joie même populaire en opposition à l’esthétique de la grandeur et de l’austérité. Ce style poétique tend à rejoindre Marot. Certains auteurs ont vu en Scarron, un défenseur de la grossièreté et de la bassesse parce qu’il utilisait des phrases telles que « Tu m’as tout compissé, pisseuse abominable. » ce qui est d’ailleurs une trouvaille de Scarron. (article « Bouffon, burlesque, bas comique, » dans le Dictionnaire philosophique de Voltaire). Molière, contemporain de ce poète, aime aussi faire rire mais son premier objectif est de distraire le roi et la cour, tout en faisant passer son message donc il sera moins osé dans son langage.
Il faut replacer Scarron dans son époque et penser à la manière de s’exprimer de Rabelais. Parler gros et gras était habituel : c’était la manière spontanée de parler au quotidien. Ce n’était pas un signe de vulgarité et de nombreux écrits de Scarron sont là pour le prouver. Scarron avait d’ailleurs de nombreux défenseurs de son style burlesque comme Saint-Amant qui n’hésite pas à exposer en 1640, les exigences de cet art empli de « gentillesse et de pointes d’esprit ». (Encyclopedia Universalis 2000, article sur Paul Scarron)
Ses comédies
Dans ces livres, le comique est développé dans certaines parties et le rire est assuré par un valet qui est le personnage principal et se nomme « Jodelet », nom du valet et nom d’une comédie de Scarron. Les scènes de comédie de cape et d’épée sur le mode espagnol, contrastent avec d’autres romanesques. Il s’attarde sur des scènes de coups de poing pour se moquer des combats héroïques et des formidables coups d’épée de l’épopée chevaleresque en même temps qu’il nous distrait en raillant de tout, jouant de l’accumulation de rixes ou de déluges de coups.
Les amours contrariés, les passions se dévoilent ou se heurtent. Scarron se distingue des autres auteurs de son époque par son aisance, la force magnifique de son style, comme dans « La Fausse Apparence » qui le fait classer parmi les grands écrivains. Il ne faut pas sous-estimer le fait que Scarron ait été estimé et apprécié par les meilleurs esprits de son temps.
Ses nouvelles, ses poèmes burlesques, ses pièces sont romanesques et ouvrent la voie à la comédie-ballet de Molière et de Lully. Ses pièces sont jouées à la Comédie-Française.
Parmi ses épopées burlesques, il faut citer la « Gigantomachie », le « Virgile travesti ». Il se rapproche alors des écrivains espagnols de son époque dont Tirso de Molina, Francisco de Rojas. L’art dramatique espagnol hésitait « entre la farce de bateleurs, le dialogue pastoral ou des sortes d’apologues religieux à peine plus développés que les « mystères » médiévaux » (nous dit Pierre Guenoun dans introduction de L’abuseur de Séville de Tirso de Molina, p. 7). La Comedia en castillan, ne s’embarrassait « ni du lieu ni du temps écoulé ni de la distinction des genres – on y pleure, on y rit, on y aime, on y tue d’un tableau à l’autre, tandis que le comique le plus gras succède aux raffinements les plus abstrus. » (idem, p. 8)
Parmi les nouvelles de Scarron, « La précaution inutile » est la plus connue. Il rit d’un mari Dom Pedre, voulant garder sa femme ignorante :
« Elle ne l’en pût pas instruire davantage et proposa à Dom Pedre de luy apprendre ce que l’autre mary lui avoit appris. Le malheureux feignit d’estre malade (…) »
(Paul Scarron, Les nouvelles tragi-comiques, p. 96)
Scarron en tire une morale :
« L’histoire de Dom Pedre fut divulguée apres sa mort et fit connoistre à ceux qui en doutoient que, sans le bon sens, la vertu ne peut estre parfaite, qu’une spirituelle peut estre honneste femme d’elle-mesme, et qu’une sotte ne le peut sans le secours d’autrui et sans estre bien conduite. »
(Paul Scarron, Les nouvelles tragi-comiques, p. 97).
« L’adultère innocent » est de la même veine. Roger Guichemerre (Professeur d’université du XXème siècle, Directeur de recherche) présente cette œuvre de la manière suivante : « l’héroïne cherche en vain à tromper son mari avec Andrade, qu’elle aime, et le trompe effectivement avec Dom Louis, qu’elle n’aime pas. (…) chaque fois qu’elle trouve un moyen pour rencontrer son amant, un contretemps vient tout empêcher et rend dérisoires toutes ses tentatives (…). Ailleurs il nous montre le séducteur dans une situation ridicule, coincé entre les barreaux d’une lucarne ou à demi étouffé dans le coffre où on l’a caché à l’arrivée du mari. Le personnage traditionnel du galant chevaleresque qui sauve sa belle des flammes de l’incendie paraît ici « en chemise » (…) »
(Paul Scarron, Les nouvelles tragi-comiques, p. 178)
Voici maintenant un extrait caractéristique :
« (…) Marine, quand elle crut tout le monde endormy, ouvrit la petite fenestre à Andrade qui, en moins de rien, y passa une partie du corps, mais si imprudemment et si mal-heureusement qu’aprés plusieurs efforts, qui luy nuisirent plus qu’ils ne luy servirent, il demeura engagé par la ceinture entre des barreaux de fer de la fenestre, sans pouvoir avancer ny reculer davantage. (…) aprés un furieux travail, les barreaux furent dépris de la muraille, et il se vit délivré de la terrible peur qu’il avoit d’estre trouvé si honteusement arresté en un lieu où il ne pouvait passer que pour un voleur. (…) Andrade, emportant avec soy la grille de fer où son corps estoit entré avec violence, couroit de toute sa force, suivy de son valet. Les voisins et nos gens crierent au voleur aprés eux, (…) »
(Paul Scarron, Les nouvelles tragi-comiques, p. 196 et 197)
Par la plume de Scarron, les gags se succèdent avec un rythme endiablé et le chevalier galant devient un piteux personnage dont tout le monde se moque.
Sa poésie
La poésie de Scarron est celle de l’observation, de la lucidité et de la franchise avant tout, franchise qui lui permet de railler de son corps, d’ironiser sur l’amitié, d’être lucide sur les hommes politiques ou le clergé. Il se permet aussi de présenter les gens de son époque et n’est pas insensible aux charmes féminins comme par exemple la belle Ninon de Lenclos :
« (…)
Adieu ! bien que ne soyez blonde,
Fille dont parle tout le monde,
Charmant esprit, belle Ninon ;
(…) »
(Paul Scarron, Poésies diverses, Tome I, p. 49)
Il nous parle aussi de nombreuses personnes de son époque. Dans une « Epistre à Monseigneur Le Prince » qui est Henri II de Bourbon, prince de Condé, premier pair & grand maître de France et qui préside les divers conseils à la mort du roi Louis XIII, Scarron ose affirmer la poltronnerie de ce prince, déjà mis en avant par Tallemant. Scarron a le courage d’affirmer ses idées et souffre de voir la France mal défendue :
« (…)
La pauvre France, où le trouvera-t-elle ?
En bonne foy, je luy donne en cent coups
A me donner un Prince égal à vous,
Qui comme vous, sans porter la soutanne,
Parmy la gent de finance ou chicanne
Ne trouve point aujourd’huy son pareil,
Qui plus que vous paroist, dans le Conseil :
(…) »
(Paul Scarron, Poésies diverses, Tome I, p. 305)
Dans « La Mazarinade », violente diatribe contre le cardinal (publiée en 1651), la France est au centre du poème. Scarron est alors un pamphlétaire acerbe qui se sert d’un poème dirigé contre César pour réfléchir aux dérives de la France, à « la perte du Royaume » ; il parle par exemple d’un « Singe du Prelat de Sorbonne » pour citer le cardinal Richelieu ; il ose prédire l’avenir :
« (…)
Et la Fronde t’achevera,
Ministre à la teste de courges,
(…) »
(Paul Scarron, Poésies diverses, Tome II, p. 34)
Scarron nous parle aussi de dames qu’il a côtoyées dont Charlotte d’Hautefort, Madame Tambonneau, Mademoiselle Marion Delorme, Mademoiselle de Lanclos. L’amitié est pour lui, un thème important et il regrette les amis qui s’éloignent de lui comme Monsieur Sarrazin dans « Epistre » :
« (…)
Quand tu me dis estre fort bon amy,
Toy qui n’en es seulement qu’un demy.
(…) »
(Paul Scarron, Poésies diverses, Tome I, p. 63)
Il aime aussi jouer avec des vers courts pour faire ressortir ses idées comme dans cet extrait de « Epistre à M. Sarrazin » -p 302, tome I- :
« (…)
Cher amy
Qu’à demy
Je ne voy
Dont, ma foy,
J’ay dépit
Un petit,
(…)
Y venir
Réjouir,
Par des dits
Esbaudits,
Un pauvret
Très maigret,
Au col tors,
Dont le corps
Tout tortu,
Tout bossu,
Surrané,
Décharné,
Est réduit,
Jour & nuit,
A souffrir,
Sans guérir,
Des tourmens
Vehemens ?
(…) »
(Paul Scarron, Poésies diverses, Tome I, p. 302 et 303)
Scarron aime aussi décrire les mœurs et les habitudes culinaires des gens comme dans cet extrait :
« (…)
A Verny, maison bien bastie,
La Sœur de Monsieur de Bordeaux
Vous fera manger fruits nouveaux,
Boire du cidre doux avecque la rostie,
En hyver manger des marrons,
En automne manger de fort bons potirons,
Et tout en grande modestie.
(…) »
(Paul Scarron, Poésies diverses, Tome I, p. 57)
Sa poésie reste alors très descriptive mais elle nous permet de connaître les habitudes de son temps.
Il aborde le thème de la peste qui est un fléau à son époque, dans « Recepte contre la Peste » :
« Lors que le mal S. Roch par tout dommage
apporte,
Que de peste & de peur mainte personne est morte,
Qu’on assemble tous ceux de qui l’haleine est forte,
Que quarteron de dents de bouche on leur emporte ;
Si le remede est nul, qu’on ne se desconforte :
Que le reste des dents de la bouche leur sorte ;
S’ils se plaignent de moy se voyans de la sorte,
Je leur satisferay leur disant : « Que m’importe ? » »
(Paul Scarron, Poésies diverses, Tome I, p. 70)
Lui qui a tant souffert dans son corps, était bien placé pour décrire la déchéance liée à la maladie. Dans sa « Requeste au Roy », ses accents de sincérité et de supplication rappellent François Villon et sa ballade des pendus ; Scarron arrive à nous émouvoir :
« Grand monarque, chez qui Mes-dames les Vertus
Ont choisi leur demeure,
Je suis un cul de jatte à qui membres tortus
Font grand mal à toute heure.
Je suis, depuis quatre ans, atteint d’un mal hydeux
Qui tâche de m’abattre :
(…)
Priant, pour le Salut d’un Roy si Genereux,
Le grand Dieu des Armées,
Qu’on sçait n’avoir jamais aux crys des malheureux
Les oreilles fermées. »
(Paul Scarron, Poésies diverses, Tome I, p. 102 et 104)
Dans ses « Stances », celle « Pour un Gentil-homme qui estoit à Bourbon. » nous permet d’apprendre que Scarron fit une cure en 1641 et une autre en 1642 aux eaux de Bourbon l’Archambault. Il chante l’amour un peu à la manière de Ronsard :
« Cloris, je brusle depuis peu :
Vos yeux ont embrazé mon ame.
Jugez combien chaude est ma flame,
(…)
O beauté, dont les yeux jettent flame & flameche !
Regard perçant comme une fleche !
(…) »
(Paul Scarron, Poésies diverses, Tome I, p. 60)
Ou un peu plus loin dans un sonnet :
« Asseurément, Cloris, vous me voulez
séduire :
Je vous voy depuis peu me faire les yeux doux,
Vous m’avez pris la main entre vos deux genoux ;
Si vous continuez, vous m’achevez de cuire. »
(Paul Scarron, Poésies diverses, Tome I, p. 62)
Sous son apparence débonnaire, Scarron ne se limite pas à une poésie courtoise. Il analyse la vie de son temps et reste lucide, ni pessimiste, ni optimiste même s’il ironise sur lui-même. Il sait aussi que le métier de rimailleur n’est pas exclu de tout risque :
« (…)
Songer au grand repos qu’apporte l’Innocence ;
Qu’on n’est point à couvert de ceux que l’on offence,
Qu’on peut vous découvrir, gagnant vos Gazetiers,
Et vous aller chercher jusque dans vos greniers ;
Vous avez trop d’esprit pour ignorer le reste
Et qu’outre les fleaux, Famine, Guerre, Peste,
Il en est encore un, fatal aux Rimailleurs,
Fort connu de tout temps, en France comme ailleurs :
C’est un mal qui se prend d’ordinaire aux épaules,
Causé par des bastons, quelque fois par des gaules ;
Son nom est Bastonnade ou bien coups de baston :
Qui vous en donneroit, messieurs, qu’en diroit-on ? »
(Paul Scarron, Poésies diverses, Tome II, p. 39)
Sa poésie charme et amuse à la manière de Marot qui écrit dans son poème « Ballade du temps que Marot était au palais à Paris » :
« (…)
Celle qui c’est, en ieunesse est bien fine,
Ou i’ay esté assez mal entendu:
Mais si pour elle encores ie chemine,
Parmy les piedz ie puisse estre pendu:
(…) »
(Marot, Les Œuvres, édition de 1546, pp. 274 et 275 »
Le Roman comique, œuvre picaresque, est l’œuvre la plus célèbre de Paul Scarron. C’est un ensemble savoureux d’anecdotes qui dépeignent les mœurs des bourgeois et du menu peuple de la province, la vie et les mœurs de comédiens itinérants, qui vont de village en village, dans la région du Mans. Il alterne les aventures chevaleresques à d’autres triviales. Des histoires burlesques et galantes y sont insérées. Scarron amuse le lecteur tout en parodiant. La bouffonnerie côtoie le romanesque raffiné. De vieilles épopées sont tournées en ridicule ainsi que les romans chevaleresques transformés en disputes triviales et bouffonnes. Cette œuvre est représentative de la littérature baroque de part son art des contrastes et la désinvolture de l’écriture. Elle ouvre la voie à d’autres auteurs comme Théophile Gautier. Ce dernier s’est inspiré largement de ce livre pour écrire le « Capitaine Fracasse » et a rendu un vibrant hommage à cette œuvre de Scarron dans « Les Grotesques » :
« C’est d’ailleurs une excellente prose, pleine de franchise et d’allure, d’une gaieté irrésistible, très-souple et très-commode aux familiarités du récit, et, quoique plus portée au comique, en manquant cependant pas d’une certaine grâce tendre et d’une certaine poésie aux endroits amoureux et romanesques. »
(Théophile Gautier, Les Grotesques, p. 396)
Les titres des chapitres du « Roman comique » décrivent déjà l’ambiance de ce livre comme : « L’aventure du pot de chambre » (tome 1, p. 31), « Histoire de l’amante invisible » (tome 1, p. 48), « Comment Ragotin eut un coup de busc sur les doigts » (tome 1, p. 75), « Combat de nuit » (tome 1, p. 92), « Enlevement du curé de Domfront » (tome 1, p. 127), « Nouvelle disgrâce de Ragotin » (tome 1, p. 199), « Combat à coups de poings » (tome 1, p. 293), « Comment madame Bouvillon ne put resister à une tentation et eut une bosse au front » (tome 1, p. 327)…
Voici un exemple caractéristique du style de Paul Scarron qui sait nous amuser d’une prose endiablée, où les quiproquos mènent à la mécanique du rire plaqué sur du vivant, où l’accumulation des exclamations ou des personnes citées en les décrivant, produit des effets de gags très réussis. Les maris jaloux ou les galants malheureux font les frais de ces situations grotesques :
« Après le premier sommeil, mademoiselle de La Rappinière eut envie d’aller où les rois ne peuvent aller qu’en personne. Son mary se réveilla bientôt après ; quoiqu’il fût bien soûl, il sentit bien qu’il etoit tout seul. Il appela sa femme ; on ne lui repondit point. Avoir quelque soupçon, se mettre en colère, se lever de furie, ce ne fut qu’une même chose. A la sortie de sa chambre, il entendit marcher devant lui (…) il pensa se jeter sur sa femme et la saisit en criant : « Ah ! putain ! » Ses mains ne trouvèrent rien, et, ses pieds rencontrant quelque chose, il donna du nez en terre et se sentit enfoncer dans l’estomac quelque chose de pointu. Il cria effroyablement : « Au meurtre ! on m’a poignardé ! » sans quitter sa femme qu’il pensoit tenir par les cheveux et qui se debattoit sous lui. A ses cris, ses injures et ses juremens, toute la maison fut en rumeur et tout le monde vint à son aide en même temps : la servante avec une chandelle, la Rancune et le valet en chemises sales, la Caverne en jupe fort méchante, le Destin l’epée à la main, et mademoiselle la Rappinière toute la dernière, qui fut bien etonnée, aussi bien que les autres, de trouver son mari tout furieux luttant contre une chèvre qui allaitoit dans la maison les petits d’une chienne qui etoit morte. Jamais homme ne fut plus confus (…) Il répondit, sans sçavoir quasi ce qu’il disoit, qu’il avoit pris la chèvre pour un voleur ; » (tome 1, pp. 23 et 24)
Scarron sème par ci, par là, des sentences de morale comme :
« Ce qui reluit n’est pas or » (tome 1, p. 28) ou « on ne devient pas comedien comme un champignon. » (tome 1, p. 28)
Scarron, proche de Molière, termine ses comédies, comme dans les contes de fées : « les trois mariages se firent en un même jour ; tout y alla bien de part et d’autre, et même longtemps, ce qui est à considerer. » (tome 2, p. 117)
Charles Dantzig, auteur contemporain, romancier (prix Freustié, prix Nimier, grand prix littéraire des lectrices d’Elle) s’est intéressé à Scarron et à sa verve à la veine directe et populaire. Pour lui, « Le Roman comique est le père de Marcel Proust. Avec de la bonne graisse Rabelais (débarrassé de la mauvaise, par conséquent), et un sourire bon enfant, il raille affectueusement cette troupe de comédiens (…) » (Charles Dantzig, Dictionnaire égoïste de la littérature française, p. 758). Il analyse ainsi son style : « D’un comique qui se moque de la niaiserie (…), fondé sur une moquerie large, joyeuse, affectueusement féroce. (…) Il prend les choses (…) de bon cœur. (…) On y punit les méchants et les sots par le ridicule. (…). » (id., pp. 809 et 810)
Conclusion
Maître reconnu du burlesque et d’une littérature proche du réel et du peuple, Scarron gardera toute sa vie, sa verve enjouée qui lui permet de rire de nos travers et des siens, tout en analysant avec minutie la vie des petites gens. Si Scarron nous étonne par ses descriptions de situations cocasses qui s’enchaînent à l’infini comme un diable sorti d’une boite, il peut être aussi considéré comme un écrivain satirique puisqu’il brise les conventions romanesques et détruit tout ce qui relève du grand. Il reconstruit le monde par le jeu de la déconstruction. Il a aimé jouer toute sa vie, jouer avec les mots, les expressions populaires, jouer avec les scènes de la vie courante, jouer avec les situations, se jouer des critiques acerbes en leur répondant, jouer avec la maladie qui le ronge et la tromper par des pirouettes talentueuses sous sa main malicieuse. Oui, Scarron a toujours goûté la vie et a su nous transmettre sa joie de rire et de vivre comme si la vie était un vaste carnaval. Il mérite bien d’être reconnu comme un écrivain à part entière. Que chacun apprécie et mette en pratique sa philosophie !
Catherine RÉAULT-CROSNIER
Bibliographie
Ouvrages de Paul Scarron utilisés pour les citations
Paul Scarron, Poésies diverses, Tomes I et II, Textes originaux, publiés avec notes et variantes par Maurice Cauchie, Société des textes français modernes, Librairie Marcel Didier, Paris, 1947 et 1960, 544 et 391 pages
Paul Scarron, Les nouvelles tragi-comiques, édition critique publiée par Roger Guichemerre, Société des textes français modernes, Librairie Nizet, Paris, 1986, 371 pages
Paul Scarron, Le roman comique, nouvelle édition revue, annotée et précédée d’une introduction par Victor Fournel, P. Jannet libraire, Paris, 1857, tomes 1 et 2, 88 + 352 pages et 340 pages
Ouvrages de Paul Scarron utilisés mais dans d’autres versions
Paul Scarron, Le roman comique, texte établi, présenté et annoté par Yves Giraud, Garnier-Flammmarion, Paris, 1981, 381 pages
Paul Scarron, Le roman comique avec un choix des Suites, édition présentée, établie et annotée par Jean Serroy, Folio classique, Éditions Gallimard, Paris, 1985, 411pages
Ouvrages d’autres auteurs cités dans les références
Nicolas Boileau, Œuvres complètes, précédées de la vie de l’auteur par M. Édouard Fournier, nouvelle édition, Laplace, Sanchez et Cie éditeurs, Paris, 1873, 479 pages
Charles Dantzig, Dictionnaire égoïste de la littérature française, éditions France Loisirs, Paris, 2005, 968 pages
Théophile Gautier, Les Grotesques, Michel Lévy Frères libraires-éditeurs, Paris, 1853, 401 pages
Clément Marot, Les Œuvres de CLEMENT MAROT, de Cahors, Vallet de chambre du Roy, A Lyon par Jean de Tournes, 1546, 586 pages
Tirso de Molina, L’abuseur de Séville et l’invité de pierre, avec introduction, édition, traduction et notes de Pierre Guenoun, Éditions Aubier-Flammarion, Paris, 1968, 192 pages
André Montoux, Vieux logis de Touraine, huitième série, Éditions CLD, Chambray-lès-Tours, 1990, 223 pages
Duc Paul de Noailles, Histoire de Madame de Maintenon et des principaux événements du règne de Louis XIV, Paris, 1848
Duc de Saint-Simon, Mémoires complets et authentiques du sur le siècle de Louis XIV et la régence, collationnés sur le manuscrit original de M. Chéruel et précédés d’une notice de M. Sainte-Beuve, tome treizième, 1857, 483 pages
Voltaire, Dictionnaire philosophique, sur Internet : http://www.voltaire-integral.com/
Bulletin de la Société de l’histoire de France, deuxième série, tome troisième, publié à Paris chez Mme Ve Jules Renouard, libraire de la Société de l’histoire de France, 1863, 428 pages – Documents inédits sur Paul Scarron, pages 316 à 319
Encyclopédie Universalis, article sur Paul Scarron par Antoine Adam
Articles Internet cités dans la présente étude
Correspondance authentique de Ninon de Lenclos, publiée par l’Université du Minnesota : http://erc.lib.umn.edu/dynaweb/french/lenccorr/ (consulté le 28/12/2006)
Œuvres de Scarron en téléchargement sur Internet
La majeure partie des ouvrages de Paul Scarron sont en téléchargement sur Gallica : http://gallica.bnf.fr/
Autres livres parlant de Scarron et de Mme de Maintenon, mais non cités dans la présente étude
M. Borel D’Hauterive, Annuaire de la pairie et de la noblesse de France et des maisons souveraines d’Europe, année 1845, Au bureau de la revue pittoresque, Paris, 386 pages (avec page 326 une présentation de la famille Scarron et de ses armoiries)
J.-G. Dumesnil, Histoire des plus célèbres amateurs italiens et de leurs relations avec les artistes, tome IV, Minkoff Reprint, Genève, 1973, 560 pages (à propos d’un tableau commandé par Scarron à Le Poussin)
Émile Gaboriau, Les cotillons célèbres, deuxième série, E. Dentu éditeur, Paris, 1861, 300 pages (Le chapitre V traite de la vie de Madame de Maintenon)
Arthur-Léon Imbert de Saint-Amand, La cour de Louis XIV, E. Dentu éditeur, Paris, 1874, 335 pages
Paul Jacob (Paul Lacroix), Contes littéraires du bibliophile Jacob à ses petits-enfants, Librairie Ch. Delagrave, paris, deuxième édition 1897, 380 pages (avec une histoire intitulée « La mascarade de Scarron)
Correspondance générale de Madame de Maintenon, publiée par Théophile Lavallée, tomes 1 à 4, Charpentier libraire-éditeur, Paris, 1865, tome 1 = LI + 376 pages, tome 2 = 444 pages, tome 3 = 439 pages et tome 4 = 480 pages
Lettres de Madame de Sévigné, de sa famille et de ses amis, recueillies et annotées par M. Monmerqué, nouvelle édition, Librairie de L. Hachette et Cie, Paris 1862, 11 tomes + 3 tomes d’annexes
La bibliothèque de poésie, tome 4 La poésie classique, Éditions France-Loisirs, Paris, 1992, 287 pages
Dictionnaire des Grandes Œuvres de la littérature française, Larousse, Paris, 1997, 1395 pages (avec une présentation du Roman comique de Scarron, pages 1069 à 1074)
Le patrimoine des communes d’Indre-et-Loire, tome I, Flohic éditions, Paris, 2001, 675 pages
Articles trouvés sur Internet
Enée dans la littérature contemporaine, Paul Scarron, http://www.ac-versailles.fr/pedagogi/lettres/latin/forum/Enee/scarron.htm (consulté le 18/12/2006)
Bouffon, burlesque, bas comique, Dictionnaire philosophique, http://www.voltaire-integral.com/Html/18/bouffon.htm (consulté le 18/12/2006)
Projets Itinera Electronica-Hodoi Elektronikai-Helios, Université catholique de Louvain, http://itinera.fltr.ucl.ac.be/actualites/nouvelles.cfm?num=113 (consulté le 18/12/2006)
« Une anthologie du XII° et XX° siècles » Poésie sur toile, Anthologie francophone, Paul Scarron, http://www.anthologie.free.fr/anthologie/scarron/scarron.htm (consulté le 29/08/2003)
Scarron (Paul), http://www.comedie-francaise.fr/dictionnaire/noms/scarron.htm (consulté le 29/08/2003)
Paul Scarron, http://scarron-cite72.ac-nantes.fr/histoiredesscarron.htm (consulté le 29/08/2003)
Madame de Maintenon, http://www.chez.com/courduroisoleil/documents/maintenon.htm (consulté le 29/08/2003)
De Madame Scarron à Ninon (de Lenclos), Correspondance authentique, http://www.google.fr/search?q=cache:xzvgDZzk2xMJ:erc.lib.umn.edu/dynaweb/french/lenccorr.../%40Generic_BookTextView/189+scarron&lr=lang_fr&ie=UTF-8 (consulté le 29/08/2006)
Présentation des archives, classées archives historiques du château de Maintenon, http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/communiq/donnedieu/maintenon.html (consulté le 17/12/2006)
Château des Ormeaux, http://www.cybevasion.fr/hotels/france/hotel_chateau-des-ormeaux_amboise_21401.html (consulté le 22/12/2006)
Après la lecture de ce texte, un débat s’est instauré avec le public et Mme de Rosny, actuelle propriétaire du château de La Vallière à Négron, a pris la parole (lire la retranscription de l’intervention de Mme de Rosny). |
|