9èmes RENCONTRES LITTÉRAIRES
DANS LE JARDIN DES PRÉBENDES, À TOURS

Vendredi 3 août 2007, de 17 h 30 à 19 h

 

Alain-Fournier et la Touraine

par Isabelle Papieau

Portrait d'Alain-Fournier par Catherine Réault-Crosnier.

 

Présentation de la « rencontre »

 

Isabelle Papieau est une spécialiste reconnue d’Alain-Fournier, membre de l’Académie du Berry, Docteur en sociologie et Professeur d’éducation socio-culturelle, sociologue d’art. Elle habite à Bourges et a accepté d’être l’invitée de ces rencontres en 2007. Nous la remercions de sa présence, de ses recherches qui nous ont permis de mieux connaître les liens de cet écrivain avec la Touraine.

Auteur du célèbre roman Le Grand Meaulnes (qui culmine au sommet des ventes du « Livre de poche », avec plus de quatre millions d’exemplaires achetés), Alain-Fournier -alias Henri Fournier- a franchi, très jeune, les limites de son cher Berry natal pour découvrir Paris, Londres et bien d’autres villes de nos provinces françaises. Parmi les régions où il a séjourné, figure la Touraine : un territoire que le jeune écrivain explora durant son service militaire...

Le soldat Fournier (alors, caporal) va, en septembre 1908, aborder la Touraine et la Vallée du Cher, dans un contexte très particulier : celui des grandes manœuvres du Centre, qui ont, cette année-là, un caractère exceptionnel. Comment le fantassin Henri vécut-il ces manœuvres au sud de la ligne « Contres, Montrichard, Bléré, Tours » et surtout, quels témoignages de son séjour allait nous laisser celui qui déplorait la difficulté d’écrire au régiment mais venait de consacrer durant l’été, des heures -qualifiait-il, « délicieuses »- à l’écriture de ce qui serait son chef-d’œuvre ? Comment notre ardent défenseur du symbolisme -voire du merveilleux- perçut-il et raconta-t-il les paysages de Touraine dont se délectera plus tard, Maeterlinck, séduit comme Alain-Fournier, par le mystérieux de l’inconscient ? Quelle image donna Alain-Fournier -le rêveur- de ces châteaux égarés au fond des bois sombres (décors propices aux contes de fées dont il aima la magie autant que celle des Ballets russes) : des petits châteaux au charme singulier qui lui inspireront peut-être, comme ceux repérés au cours de ses promenades berrichonnes, la peinture romanesque du « Domaine perdu » devenu le « Domaine étrange » ?...

À l’éclairage de documents d’archives, des sciences humaines et de l’histoire socio-culturelle de la Belle Époque, Isabelle Papieau a restitué ce que furent, pour Henri Fournier, le cadre et l’ambiance de ces grandes manœuvres de 1908 : elle a choisi de décrypter, à la lecture des jolies pages de correspondance de cet auteur (imprégnées des codes esthétiques des courants artistiques en vogue), à la fois l’évocation de son vécu, l’observation qu’il fit des paysages et la nature de ses états d’âme.

 

Catherine RÉAULT-CROSNIER

 

Lire la biographie d’Isabelle Papieau par Catherine Réault-Crosnier.

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