"Mur de poésie de Tours" 2001

Poètes allemands

 

Ein niuwer sumer, ein niuwe zît,
ein guot gedinge, ein lieber wân,
diu liebent mir en widerstriît,
daz ich noch trôst ze fröiden hân.
Noch fröwet mich ein anderz baz
dan aller vogellîne sanc :
swâ man noch wîbes güete maz,
dâ wart ir ie der habedanc.
Daz meine ich an die frowen mîn :
"Dâ muoz noch mêre trôstes sîn."
Sist schoener danne ein schoene wîp :
die schoene machet lieber lîp.

 

Walther von der VOGELWEIDE

(1170 ? - 1228)

 

Né dans le Tyrol, il a écrit deux cent soixante-dix pièces. Cet écrivain était un chanteur ambulant et il fut le premier grand poète de langue allemande, utilisant le style courtois ou gnomique, ne dédaignant pas de parler de politique ou d’idéologie. Il réforma profondément la poésie amoureuse par la simplicité de ces évocations, la variété et parfois la tristesse. Il est aussi l’auteur de poésies religieuses, mariales et chants de croisade. Sa gloire fut immense et durable.

 

Un nouvel été, une nouvelle saison,
un bon espoir, une attente chère,
tant rivalisent à me rendre amoureux,
que j’espère encore connaître la joie.
Mais ce qui me réjouit plus encore,
c’est le chant des oiseaux :
partout où l’homme soupèse les qualités féminines,
je la retrouve toujours.
Je veux dire à cette même femme :
"Là, le réconfort est plus grand."
Elle est la plus belle des épouses :
sa beauté vient de son attrait amoureux.

 

Traduction de Catherine RÉAULT-CROSNIER