Uns hât der winter geschât über al :
heide unde walt sint beide nû val,
dâ manic stimme vil suoze inne hal.
Sæhe ich die megde an der strâze den bal
werfen : sô kaeme uns der vogele schal.
Môhte ich verslâfen des winters zît !
Wache ich die wîle, sô hân ich sîn nît,
daz sîn gewalt ist sô breit und sô wît.
Weiz got er lât ouch dem meien den strît !
Sô lise ich bluomen dâ rîfe nû lît.
Walther von der VOGELWEIDE
(1170 ? - 1228)
Né dans le Tyrol, il a écrit deux cent soixante-dix pièces. Cet écrivain était un chanteur ambulant et il fut le premier grand poète de langue allemande, utilisant le style courtois ou gnomique, ne dédaignant pas de parler de politique ou d’idéologie. Il réforma profondément la poésie amoureuse par la simplicité de ces évocations, la variété et parfois la tristesse. Il est aussi l’auteur de poésies religieuses, mariales et chants de croisade. Sa gloire fut immense et durable.
L’hiver nous a nui beaucoup et partout,
Les champs et les forêts sont maintenant jaunis,
Là où résonnaient jadis tant de douces voix.
Je ne vois plus sur la route les filles lancer encore
La balle : Alors le chant des oiseaux nous reviendrait.
Je désire dormir tout l’hiver !
Je veux veiller, alors je hais l’hiver,
Car je vois sa puissance s’étendre si loin.
Dieu sait qu’en mai il lâchera sa force !
J’y cueillerai des fleurs, là, dans ce champ de givre.
Traduction de Catherine RÉAULT-CROSNIER
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