DER TANZBÄR
Ein Bär, der lange Zeit sein Brot ertanzen müssen,
Entrann und wählte sich den ersten Aufenhalt.
Die Bären grüßten ihn mit brüderlichen Küssen
Und brummten freudig durch den Wald,
Und wo ein Bär den andern sah,
So hieß es : "Petz ist wieder da !"
Der Bär erzählte drauf, was er in fremden Landen
Für Abenteuer ausgestanden,
Was er gesehn, gehört, getan !
Und fing, da er vom Tanzen red’te,
Als ging er noch an seiner Kette,
Auf polnisch schön zu tanzen an.
Christian FÜRCHTEGOTT GELLERT
(1715 - 1769)
Ses fables et ses récits moraux à la mode de LA FONTAINE ou de LESSING, eurent beaucoup de succès de son temps. Il est aussi l’auteur de comédies et du premier roman psychologique allemand "Vie de la comtesse suédoise von G" (par ailleurs considéré comme féministe et scandaleux). Il écrivit au départ sans ambition puis devint adulé par ses contemporains pour être ensuite ingratement oublié dès sa mort.
L’OURS DANSEUR
Un ours qui avait dû longtemps danser pour gagner son pain,
S’échappa et s’en retourna en sa première demeure.
Les ours l’accueillirent en l’embrassant fraternellement
Et en grognant joyeusement dans la forêt ;
Et quand un ours en rencontrait un autre,
Il disait : "Petz est de retour !"
L’ours raconta alors tout ce qu’il avait vécu
Loin de sa patrie,
Tout ce qu’il avait vu, entendu, fait !
Et quand il parla de la danse,
Comme si sa chaîne pendait encore à son cou,
Il esquissa joliment des pas de polonaise.
Traduction de Catherine RÉAULT-CROSNIER
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