BEY EINER LEICHEN
Ein Dunst in reger Lufft ;
Ein geschwindes Wetterleuchten ;
Güsse / so den Grund nicht feuchten ;
Ein Geschoß / der bald verpufft ;
Hall / der durch die Thäler rufft ;
Stürme / so uns nichts seyn deuchten.
Pfeile / die den Zweck erreichen ;
Eyß in einer warmen Grufft ;
Alle diese sind zwar rüchtig /
daß sie flüchtig seyn und nichtig ;
Doch wie nichts Sie alle seyn /
So ist doch / O Mensch / dein Leben /
mehr / als Sie / der Flucht ergeben.
Nichts ist alles. Du sein Schein.
Paul FLEMING
(1609 - 1640)
Médecin, grand voyageur, Paul FLEMING fut un poète de l’exil. Son lyrisme amoureux est influencé par PÉTRARQUE et son œuvre tend vers la philosophie et la morale. Il utilise plus volontiers le vers court et l’ode. Il associe le lyrisme allemand à son expérience de l’Orient.
PRÈS D’UN CORPS MORT
Un brouillard dans l’air mouillé ;
Un éclair orange vif ;
Pluies / ne mouillant pas le sol ;
Une fusée qui s’évente ;
Son / à travers les vallées ;
Tempêtes / pour nous, rien.
Traits / qui arrivèrent au but ;
Glace dans la tombe chaude ;
On sait en effet toutes ces choses /
Qu’elles passent, inexistantes ;
Mais même si elles ne sont rien /
Oh esprit, / c’est ta vie /
Rivière fuyante, / plus que l’homme.
Rien est tout. Toi, tu es son reflet.
Traduction de Catherine RÉAULT-CROSNIER
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