Académie du Berry
Séance solennelle du samedi 4 novembre 2006, à Bourges
Remise du prix Saint-Jean Bourdin,
Réponse de Jean-Mary COUDERC
J’irai au-delà de mon remerciement personnel que j’adresse très sincèrement à votre bureau et à tous ceux bien sûr qui nous ont aidés, pour vous dire la joie que j’éprouve lorsque je me trouve comme aujourd’hui, dans un temple, quelqu’il soit, pratiquant la religion du livre et toutes les attitudes non sectaires qui provoquent la lecture et la culture.
Vous savez que tout ouvrage est à la fois un message et un sujet d’analyse et participe quelque peu, quelque part, du sacré, n’ayons pas peur des mots, du mystère comme les œuvres des forgerons africains. C’était une des raisons pour laquelle j’avais créé chez l’éditeur CLD, cette collection « insolite ».
On pourrait même dire que les livres qui sont vecteurs d’idées fausses, dangereuses pour nous-mêmes, sont des éléments de réflexion et des jalons dans le difficile combat pour le bien, le beau et les lumières. C’est Carlos Ruiz Zafón dans « La sombra del viento », « l’ombre du vent », qui sort en livre de poche en ce moment, qui a écrit que « chaque fois qu’un livre change de main, que quelqu’un promène son regard sur ses pages, son esprit grandit et devient plus fort ». Comme l’a écrit André Palluel-Guillard, président honoraire de la Société savoisienne d’histoire et d’archéologie, ancien responsable de l’Académie savoisienne, un excellent ami de Régis Miannay et de moi-même : « L’intelligence d’un groupe dépend de celle de ses membres en particulier » et je crois que d’aucuns me suivraient tout à fait, en regardant, en pensant par exemple, à une grande équipe de football.
Que dire alors des intelligences réunies et croisées de nos deux Académies, par exemple ? Je ressens un réel plaisir en voyant d’une part au travail, une Académie régionale, la vôtre, qui s’est rénovée avec succès et d’autre part des liens de plus en plus étroits tissés entre l’Académie du Berry et l’Académie de Touraine. Cette trame, ce réseau s’est mis peu à peu en place d’une part avec mon associé en écriture, Régis Miannay qui est à la fois académicien de chez vous et académicien de Touraine, comme Madame Réault-Crosnier l’a dit tout à l’heure, Madame Réault-Crosnier, membre du Haut Conseil de l’Académie du Berry, membre du bureau des Amis de l’Académie de Touraine et secrétaire des Amis de Maurice Rollinat, société présidée par Régis Miannay dont je suis devenu un modeste membre. Et pourtant quel mal n’a-t-on pas dit naguère des académies de province ? En général mal comprises, on s’est complu à ne retenir que les us obsolètes et les décorums hors d’âge dont il est vrai, certaines ont quelque peu abusé.
Je me contenterai de citer le toujours vert Boucher de Perthes, vantant les mérites de l’Académie d’Amiens : « On se moque des académies de province et l’on a tort. Leur concours pourrait avoir une influence très grande sur les progrès du siècle, malheureusement, elles sont toujours vues d’un mauvais œil par l’autorité locale qui s’imagine que dès qu’elles marchent, c’est sur ses attributions. »
Il existe certes une conférence nationale des académies, mais outre qu’elle soit quelque peu élitiste, elle est quelque peu coupée du terroir. Je crois à l’intérêt des projets d’échange de conférences, mieux au projet d’un colloque ou d’une réunion entre plusieurs Académies du Centre, une fois l’an ou tous les deux ans, chez l’une ou chez l’autre, sur un thème les intéressant toutes et débouchant sur un ouvrage de qualité dont les frais seraient assumés à chaque fois par les académies participantes et la Région. Je souhaite que nos liens se renforcent comme ils se sont déjà renforcés avec l’Académie d’Orléans et l’Académie d’Angers ; à voir, à développer. Merci encore.
Lire le discours de remise du prix par Catherine RÉAULT-CROSNIER
Lire la réponse de Régis MIANNAY
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