Dossier Maurice Rollinat

 

MAURICE ROLLINAT DANS LA PRESSE

Portrait de Maurice Rollinat par Catherine Réault-Crosnier.

 

(Voir le texte d’origine sur archive.org)

 

LA REVUE FÉLIBRÉENNE

QUATORZIÈME ET QUINZIÈME ANNÉES

Publication littéraire, franco-provençale

Sous la direction de M. PAUL MARIÉTON

CHANCELIER DU FÉLIBRIGE

 

TOME XIV – FASCICULE POUR 1898 ET 1899

 

Sommaire :

(…)

XXX Les poètes. Mistral et le vers libre, enquête de M. Austin de Croze, avec réponses (prose et vers) de MM. Raymond de la Tailhède, Max Nordaü, Georges Gourdon, Armand Silvestre, Marc Legrand, Yvanhoé Rambosson, Albert Lantoine, Dierx, Richepin, Ponchon, Rollinat et Docqnois (2e série) ………… 94

(…)

 

(page 94)

 

Les poètes, Mistral et le vers libre

(suite) (I)

 

(I) Voir la Revue, t. XIII, pages 1-16.

 

Dans la grande mêlée pacificatrice où poètes et fantaisistes se livrèrent, il y a bien dix ans, de furieux assauts, une minuscule phalange de francs-tireurs – dont les buccinades faisaient illusion sur leur nombre – réussit à forcer l’attention : école romane, s’intitulait-elle architecturesquement, et l’on put croire un moment que, grâce à la vaillance de son chef Jean Moréas, parisien par élection, et grâce à l’impétuosité de Raymond de la Tailhède, agreste poète des rudes Pyrénées, la forme de Ronsard allait rajeunir de quelques siècles le vers français. Nous avons publié par ailleurs (Figaro de septembre 1896), l’opinion de M. Moréas ; la Revue félibréenne publiera aujourd’hui celle de son fougueux disciple, le toujours et très jeune

M. RAYMOND DE LA TAILHÈDE.

(…)

(page 111) (…)

Maurice Rollinat, le sombre, troublant et fort poète du Réel fantastique et fantasque, l’auteur des livres merveilleux Névroses, la Nature, tristement m’écrit d’un coin perdu de son Poitou. Il clame un non possumus désespérant : la maladie l’a courbé ! Depuis longtemps il a dû abandonner les routes fleuries des réalisations poétiques pour le lit et la chaise longue où, mélancoliquement, on rêve au passé, dans l’effroi de l’avenir…

Le 20 août 95.

Mon cher confrère,

Je vis en solitaire dans une campagne perdue, absolument mort à toute espèce de mouvement, questions et controverses littéraires. Je suis d’ailleurs si souffrant que depuis longtemps déjà j’ai dû même renoncer à mes travaux pour me reposer et me soigner exclusivement.

Veuillez donc agréer mes regrets de ne pouvoir accéder à votre demande et recevez, avec ma cordiale poignée de main, l’expression de mes meilleurs sentiments.

Maurice ROLLINAT.

(page 112)

Depuis, Rollinat, revenu à la santé, a fait deux ou trois apparitions à Paris ; mais, mélancolique et fièrement modeste, il se refusa toujours à parler pour des théories qu’il peut bien estimer vaines puisqu’il nous a donné en ses vers les plus rares joyaux poétiques.

(…)

Pour copie conforme :

Austin de CROZE.

(à suivre)