Dossier Maurice Rollinat

 

MAURICE ROLLINAT DANS LA PRESSE

Portrait de Maurice Rollinat par Catherine Réault-Crosnier.

 

Bibliothèque universelle et Revue suisse (Genève)

N° 49, janvier 1883

Pages 135 et 136

(Voir le texte d’origine sur Gallica)

 

 

CHRONIQUE PARISIENNE

 

(…)

(page 135)

Le nouveau joujou parisien s’appelle Rollinat. Il est fils de l’ami de George Sand, il fait des vers dont un volume paraîtra au printemps prochain, et il vivait ignoré lorsqu’un journal influent s’avisa de le « lancer. » Les autres journaux suivirent, les salons suivirent les journaux. Pauvre M. Rollinat ! qui n’en peut mais ; il est tout à fait « lancé. » Il est devenu bête curieuse. On s’aborde en se demandant : – Avez-vous vu Rollinat ? – du ton dont on se demandait il y a trois mois : – Avez-vous vu la comète ? – Bon gré, malgré, un caprice parisien l’a déguisé en Antony, et il n’a plus le droit d’avoir un geste qui ne soit puissant, une intonation qui ne soit bouleversante ; sa physionomie est condamnée à être fatale à perpétuité ; quand il prend son chapeau, il faut qu’on voie qu’il est « le poète des putréfactions ; » il n’est pas libre de mettre ses pantoufles autrement qu’en « artiste étrange, » et s’il se verse à boire, Paris exige que (page 136) ce soit en « penseur âpre. » Ce n’est pas une sinécure que d’être « homme fatal. »

(…)

 

Remarque de Régis Crosnier : Lorsque l’auteur de cet article écrit : « lorsqu’un journal influent s’avisa de le "lancer" », il fait vraisemblablement allusion à l’article d’Albert Wolff paru dans Le Figaro du jeudi 9 novembre 1882, page 1, sous le titre « Courrier de Paris », suite à la soirée chez Sarah Bernhardt du 5 novembre 1882.