Loire aux flancs dorés
Comme des épis de blé, l’été.

Loire, miroir du ciel tourmenté,
Lourd de vent poussant la pluie.

Loire, amie des mouettes qui te frôlent
Et te caressent de leur bec prenant l’ablette.

Loire, paresseuse, nonchalante
Ou sauvage et fougueuse.

Loire, jeune ou vieille, triste ou ensoleillée,
Romantique ou sportive, mélange d’eau et de ciel.

Tu es ma Loire, libre et rêveuse
Et je m’enivre de ta sauvagerie.

L’onde miroite de milliers de paillettes,
Étoiles tombées du ciel,
Pièces d’or du poète.

Le pêcheur de rêve
N’hésite pas à plonger
Pour saisir à pleines mains
Cette lumière qui fuit
Toujours plus loin.

L’onde coule, miroir de l’irréel,
Avec ses images artificielles,
Beauté impalpable,
Lumière insaisissable.

Mais le poète ne se lasse pas
De pêcher ces étoiles de rêve
Car il sait lire à travers les rides de l’eau
Dans le miroir de l’invisible.

« J’ai vu un vent pire »,*
A dit le commandant du navire.

« Ne craignez rien,
Il vous reste trois minutes à vivre
Et puis le bateau chavire »,
Ajouta-t-il avec un sourire,

« Et puis, vous êtes treize passagers
Et nous, trois commandants à bord,
Alors … »

Alors panique à bord
Et tous de plonger dans un seul délire
Plutôt que d’être immergés.

« Mais non, c’était pour rire ! »,
Cria le commandant du navire.
Mais à qui le dire ?

À la houle, au brouillard, au vent pire ?

Qui a besoin d’un serveur attentionné,
Prêt à lui présenter boissons et mets
Parmi lesquels il choisira en gourmet ?

Qui a besoin d’un masseur attitré
Pour massages délicats,
De la tête aux pieds ?

Qui a besoin d’un porteur
Prêt à le prendre délicatement
Quand il ne veut pas se fatiguer ?

Qui a besoin d’un groom
Pour lui présenter sofas et coussins
Pour son confort douillet ?

Qui a besoin d’un portier
Disponible 24 heures sur 24,
Pour ouvrir et fermer les portes à volonté ?

Quel est ce maître si bien servi
Qui trouve en l’homme un ami asservi
Et sait si bien y faire sans en avoir l’air ?

Vous avez bien sûr deviné,
Il n’y en a qu’une espèce dans le monde entier.
C’est la race des Raminagrobis !

Les images se confondent,
Celle de la glace,
Miroir du paysage,
Celle de la poussière,
Mince piqueté
Imprégnant la matière,
Adoucissant les lignes,
Effaçant la réalité.

Qui est qui ?
Quoi est quoi ?
Où est le monde ?
Dans le reflet du miroir
Ou au plus profond de mon regard ?

Qui est qui ?
Quoi est quoi ?
Où est le monde ?

Dans le reflet du miroir
Ou au plus profond de mon regard ?

« Le ciel est si limpide que tout fond en lumière ».*
Le ciel est transparence,
Légèreté de nuages,
Miroir de l’âme,
Clarté de l’invisible.

Le ciel est lumière ineffaçable,
Éclair d’espoir sous un orage,
Rai filtrant dans la nuit
Ou éclat jaillissant du jour qui suit.

Le ciel est l’impalpable,
Le réel imprenable,
Le rêve d’un au-delà,
L’immensité des poètes.

Le ciel est si limpide,
Tout de beauté invisible
Qu’il fond la lumière
En éclats de diamants.