Tout d’abord, Catherine Réault-Crosnier a présenté le Docteur Jean Chauvin (né en 1924 à Tours) : il est un gardien de la mémoire de l’histoire, photographe de précision, cinéaste, écrivain, historien et médecin, membre de la société archéologique du Grand Pressigny dont il a été président pendant quinze ans, président actuel de l’Association d’Études sur la Résistance en Indre-et-Loire (ERIL) et toujours délégué pour la Touraine du mouvement de résistance Libération-Nord, officier des Palmes académiques, Chevalier de la Légion d’Honneur. Ses livres ont aussi été mis à l’honneur : « La Touraine meurtrie et libérée » et « Françoise est occupée, moi aussi ». Le premier est une mine de renseignements sur cette époque, sur les bombardements, les ponts éventrés, les clochers des églises comme seuls points de repère, les massacres de villages dont Écueillé, Maillé, village martyr, la libération, les défilés. Le second est un journal féminin de cette période qui devient un outil de la collaboration surtout vers 1941.

Le Dr Jean Chauvin a eu carte blanche et a parlé des écrivains de la résistance en Touraine ; il a allié littérature et histoire, mémoire et réflexion à travers la vie et l’œuvre d’écrivains qui ont mis leur plume au service de la liberté.

En introduction, il a abordé les grands noms de l’œuvre collaborationniste : Drieu la Rochelle, Abel Bonnard, Lucien Rebattet, Louis-Ferdinand Céline, Alphonse de Chateaubriand, René Benjamin, Brasillach. Il a parlé des œuvres hors censure comme celles de Valéry, Giraudoux, Mauriac, Duhamel. D’autres avaient choisi l’exil : Jean-Richard Bloch, Jules Romains, Alexis Léger dit Saint-John Perse, Bernanos ; la position ambiguë de Sartre a été abordée. Malraux, « capitaine Berger », René Char, « capitaine Alexandre », André Chamson, Saint-Exupéry font partie des résistants.

Ensuite, le Dr Chauvin a centré sa prise de paroles sur la littérature clandestine tourangelle avec Claude Aveline, Aragon, Daniel Decourdemanche dit Jacques Decour, Paul Éluard, Loys Masson, Jean Rousselot, Vercors et enfin le plus important Louis Parrot, le plus grand historien de « L’Intelligence en guerre » (titre de l’une de ses œuvres).