6èmes RENCONTRES LITTÉRAIRES
DANS LE JARDIN DES PRÉBENDES, À TOURS
Vendredi 20 août 2004, de 17 h 30 à 19 h
Paul-Robert VIVIER, historien et Préfet de la Libération (1891 – 1974) |
Robert Vivier est connu en tant que Préfet d’Indre-et-Loire pour son envergure exceptionnelle durant la Résistance et la reconstruction de la France après la seconde guerre mondiale. Il est de plus un écrivain et historien de qualité. Il avait confié à son fils, Jack Vivier :
« Je suis de souche charentaise, né par accident en Loir-et-Cher. Je suis tourangeau d’adoption. »
Cet amoureux de la Touraine est donc tout à fait à sa place dans le cadre de ces rencontres littéraires au jardin des Prébendes. Nous allons tout d’abord parler de sa vie avant de détailler son œuvre littéraire.
Sa vie :
Paul-Robert Vivier, plus couramment appelé Robert Vivier, est né le 14 août 1891 à Chitenay, au sud de Blois, dans le Loir-et-Cher. Ses parents sont d’origine charentaise : son père, Hippolyte, fut menuisier, sa mère institutrice. Robert Vivier a commencé ses études secondaires au lycée Augustin Thierry à Blois où il a rencontré entre autres, Gallier, futur pharmacien et Henri Laigret, médecin qui a découvert le vaccin contre la fièvre jaune avec un certain Sellards. Il obtient son baccalauréat en 1910 puis poursuit ses études à Lyon (classes de khâgne et d’hypokhâgne). Il devient agrégé d’histoire en 1914.
La première guerre mondiale interrompt sa carrière d’enseignant. En août 1914, il est mobilisé et affecté au service de santé comme brancardier puis il part volontaire pour l’Armée d’Orient en 1915. Atteint de paludisme et de dysenterie, il est blessé et rapatrié en 1918 et démobilisé en 1919. Il a alors effectué quatre années et huit mois de services de guerre comme simple soldat.
En 1919, il se marie avec Odette Tessier dont il aura trois enfants : Jacqueline Vivier (épouse Dorion), Jack puis Suzel. À partir d’avril 1919, il est nommé professeur d’histoire au lycée d’Angoulême, puis à Strasbourg, ensuite au lycée Descartes de Tours de 1920 à 1927. Il devient Inspecteur d’Académie à Saint-Brieuc (alors Côtes-du-Nord) de 1927 à 1931 puis à Tours jusqu’en 1942.
Il reste fidèlement attaché à la Touraine. À partir de 1940, il achète une maison située 1 rue François Arago à Tours (Il habitait auparavant en location, rue Jourdan puis impasse Heurteloup). En 1940, il est remarqué par les autorités pour son aide apporté au passage de la ligne de démarcation à des professeurs et instituteurs inquiétés par la Gestapo.
Dignitaire de la franc-maçonnerie, il est révoqué de sa fonction d’inspecteur d’Académie, suite aux mesures de l’État contre les associations secrètes (le 30 avril 1942) interdisant tout emploi public à ses membres.
Il devient visiteur médical pour le laboratoire Gallier et représentant en pharmacie des laboratoires Laffort de Joué-lès-Tours. Fin 1942, il entre en relation avec Paul Racault, ami de longue date de sa famille, instituteur, membre du Groupement Libération-Nord fondé par les socialistes ; celui-ci deviendra un grand ami de Robert Vivier. Le nom de Robert Vivier fut avancé par ce dernier pour devenir préfet de la Libération. Il fut nommé en juillet 1943, par les autorités de la Résistance à Londres et l’acte était signé par le général De Gaulle et par Jacquier plus connu sous le nom de Michel Debré, commissaire de la république à Angers lors de la libération.
Robert Vivier continue ses tournées de visiteur pharmaceutique, « gardant ainsi pour les indicateurs de la Gestapo, les apparences d’un homme tranquille. » (p. 587)
De retour auprès de son épouse à Tours, le 13 mai 1944, il apprend qu’il est activement recherché. Il part puis revient à Tours en juin 1944 puis repart. Le 7 juin, il est à Loches puis à Sambin dans le Loir-et-Cher. Il apprend l’arrestation de sa femme et sa fille, Suzel, âgée alors de douze ans et relâchée dans la journée. Sa femme est détenue quinze jours par la Gestapo (jusqu’au 23 juin 1944). Il fuit à bicyclette et se réfugie dans le Cher, près de la forêt de Meillant, au Pondy, où il devient paysan pendant trois mois. En août 1944, il retrouve sa famille, sa femme et ses trois enfants, puis après moult péripéties dont la traversée de la Loire en canoë (à Candé après Rilly pour aboutir chez le maire de Limeray), il est accueilli par les Forces Françaises de l’Intérieur.
Le 1er septembre 1944, la ville de Tours est libérée. Le Préfet nommé par Vichy, Fernand Musso, est arrêté. Robert Vivier est accueilli comme nouveau Préfet. Jean Meunier, président du Comité de Libération, fondateur de « La Nouvelle République du Centre-Ouest », reçoit les pouvoirs du maire Émile Guerrier. Pour maintenir l’ordre, Robert Vivier, fervent défenseur de la laïcité, lance un appel au patriotisme et à la confiance envers tous ; il termine son allocution par :
« Vive De Gaulle ! Vive la république ! Vive la France ! » (p. 587)
Son premier problème à résoudre est celui du ravitaillement, dans un climat de suspicion et il fera preuve d’énergie vis-à-vis des récalcitrants. Un tourangeau m’a raconté récemment que devant l’hostilité face à la réquisition du blé, le préfet, pour clore le problème, menaça de faire l’inventaire de tout ce que contenaient les greniers et alors là, les paysans se dépêchèrent de fournir ce que le préfet demandait.
De nombreuses personnalités sont inquiétées pour leur appartenance à des idées pacifistes, les milieux laïcs, la franc-maçonnerie, le Syndicat National des Instituteurs, le Radicalisme, auxquels Robert Vivier appartenait. Parmi les quarante cinq condamnations à mort par contumace et quinze peines de mort contradictoires, Robert Vivier n’en fit appliquer que cinq.
Il organise les pouvoirs municipaux, légalise les conseils issus de la Résistance, en institue d’autres. Il transfère l’École Normale d’Instituteurs de Loches à Fondettes, crée le musée de la Devinière avec Henri Dontenville et Émile Millet, grâce à l’acquisition par le département de la maison natale de François Rabelais.
En 1946, Robert Vivier est nommé inspecteur général de l’Instruction Publique. Promu officier de la Légion d’Honneur (il avait été nommé Chevalier en 1935), au titre du ministre de l’Intérieur, il prend sa retraite de Préfet en 1948 pour devenir Inspecteur général honoraire de l’Instruction Publique et Préfet honoraire. Lors de son départ en retraite, le professeur Guillaume-Louis, alors président du Conseil Général, prononce une allocution à l’Hôtel de l’Univers à Tours pour témoigner de sa sympathie envers lui. Dès lors et jusqu’à sa mort, Robert Vivier se consacre à rassembler une abondante documentation dans les archives françaises et allemandes, travail que son fils, le docteur Jack Vivier continuera ensuite.
Farouche partisan de l’école laïque, Robert Vivier est le fondateur de la Fédération des Œuvres Laïques d’Indre-et-Loire, dont il devient le président. Il est membre correspondant pour l’histoire de la Libération et aussi le président fondateur de l’association des Amis de Rabelais. Il milite au sein de la Ligue Française de l’Enseignement, de l’Université populaire ; il administre la Mutuelle générale de l’Éducation Nationale (MGEN)…
Robert Vivier est mort d’une crise cardiaque en assistant aux fêtes commémoratives du trentième anniversaire de la libération de Tours, sur les marches de l’Hôtel de Ville, le 1er septembre 1974. Il est inhumé à Sambin dans le Loir-et-Cher, à quelques kilomètres de son village natal.
Son œuvre littéraire :
Robert Vivier est autant un historien, un universitaire qu’un chercheur. Il est membre correspondant pour l’histoire de la Libération. Il a dépouillé de nombreux dossiers des Archives Départementales d’Indre-et-Loire et a réalisé des travaux historiques importants au sujet de la guerre et de la résistance. Voici les titres principaux :
« L’Indre-et-Loire et l’occupation allemande de 1940 à 1944 » ;
« Maquis et FFI jusqu’à la Libération de l’Indre-et-Loire » paru en 1963 ;
« La déportation en Indre-et-Loire. Études et statistiques » (dans la Revue d’Histoire de la Deuxième Guerre Mondiale) paru en 1954 ;
« Libération des pays de Loire. Blésois, Orléanais, Touraine », paru en 1974 en collaboration avec Yves Durand, professeur à l’Université d’Orléans ;
« Touraine 39-45, Histoire de l’Indre-et-Loire durant la seconde guerre mondiale », ouvrage publié aux éditions CLD à Chambray-lès-Tours, à titre posthume par son fils Jack Vivier, en 1990.
Il est également l’auteur d’une « bibliographie de la presse française politique et d’informations générales entre 1865 et 1944, en Indre-et-Loire », paru en 1970 en collaboration avec Jean Watelet.
Il a également publié :
« La Touraine artistique » en 1926, préfacé par l’architecte Paul Vitry, Conservateur au musée du Louvre ;
« Chouans et Brigands en Touraine », paru en 1927, avec la collaboration de Henry Picard ;
et dans des revues :
« Une crise économique au milieu du XIVème », en 1920 ;
« La Grande Ordonnance de février 1351 », en 1921 ;
« La Sologne à la veille de la Révolution », en 1923 ;
« Contribution à l’étude des anciennes mesures du département d’Indre-et-Loire », en 1926 ;
« Application du système métrique dans le département d’Indre-et-Loire de 1789 à 1815 », paru en 1926 ;
« Rabelais et les bons vins de Touraine », en 1959 ;
« Histoire du peuple français », en 1959, en collaboration avec Jacques Monicat en 12 fascicules.
Il a également écrit pour un public plus large par exemple :
« Pour comprendre et visiter Tours, une capitale au cœur de la France », avec Émile Millet ;
« Bourgueil et son canton », avec Henri Picard ;
« Contes et légendes de Touraine », en 1945, avec Jacques-Marie Rougé et Émile Millet, actuellement réédité aux éditions Royer ;
« Le pays de Bourgueil », en 1974.
Ces titres montrent la richesse et la diversité de son inspiration, le plus souvent en rapport avec la période qu’il a connue mais aussi avec l’histoire plus ancienne et des sujets d’inspiration qui surprennent comme sur l’art ou le système métrique. La Touraine est omniprésente dans ses livres et même si Robert Vivier n’est pas né en Touraine, il peut être considéré à part entière comme tourangeau et amoureux de ce beau pays.
Analysons le style d’écriture de Robert Vivier au travers de plusieurs de ses livres caractéristiques de lui. En premier, « Chouans et brigands en Touraine » parce qu’il est le livre préféré de son fils, le docteur Jack Vivier.
Ce livre est illustré par Georges Troussard, grand prix de Rome et est paru en 1927 à compte d’auteur. Henri Picard, vice-Président de la société « Les enfants de Bourgueil » a donné l’idée à cet écrivain de raconter l’histoire du brigandage en Touraine à la fin de la Révolution et plus particulièrement de « Branche d’Or », chef de brigands redoutable, nommé aussi faux marquis de la Gélinière. Henri Picard a mis sa documentation personnelle sur la région de Bourgueil à la disposition de Robert Vivier qui a dépouillé des documents pour la plupart inédits et a consulté les archives départementales et nationales. Si l’auteur a décidé d’écrire ce livre, c’est parce que :
« Les traditions, les grands épisodes de notre histoire nationale ou locale sont toujours vivants dans l’âme populaire. » (préambule)
et aussi :
« En 1793, la Vendée victorieuse menace un instant la Touraine (…) » (p. 14)
« Dès l’an IV (23 septembre 1795 – 22 septembre 1796), les brigands infestent la plupart des cantons du département (…) » (p 15)
Les chefs de bande sont difficiles à identifier et Robert Vivier choisit de parler de Branche d’Or qui œuvrait dans la région de Bourgueil, à Saint-Christophe, Sonzay, Neuillé-Pont-Pierre… réclamant de l’argent, tuant, semant la panique chez les habitants, de même du côté de Château-la-Vallière. Amoureux de la Touraine, l’auteur en profite pour la décrire comme par exemple vers Savigné et Bourgueil :
« La vallée de la Loire s’élargit : tandis que les coteaux crayeux en partie surmontés de vignobles fuient vers le Nord, la Loire s’attardait en de multiples lacets et comme cachée par les îles innombrables qui divisaient son cours.
Son corset de digues la maintient aujourd’hui étroitement enserrée, tandis que l’homme a mis à profit la richesse de ses alluvions et cultivé avec ardeur cette riche plaine. » (p. 45 et 46)
Suit une analyse minutieuse des forfaits commis par cette bande de brigands, enlevant des magistrats, extorquant de l’argent aux acquéreurs de biens nationaux, tuant… Lorsque Branche d’Or est fusillé, c’est un soulagement pour la population mais les brigandages continuent comme par exemple l’attaque en Touraine de la diligence de La Rochelle à Paris, le 15 avril 1800.
Un autre exemple est l’enlèvement du sénateur Clément de Ris, le 23 septembre 1800 ; Fouché réussit à s’attribuer tout le mérite de sa découverte. Cette histoire sera relatée dans « La Ténébreuse Affaire » de Balzac. (p. 79)
La justice fut sévère et les accusés exécutés : « Avec l’énergique préfet Pommereul, une police bien organisée, une gendarmerie active, contribuèrent à rendre plus rares les actes de brigandage. » (p. 83 et 84)
Dans ce livre, Robert Vivier a effectué un travail de recherche important ; il a constaté que le brigandage avait succédé à la chouannerie et semé la terreur chez les habitants ; il a relaté des anecdotes caractéristiques de cette période. Ce livre est donc un précieux document sur cette période difficile.
Dans « La Touraine artistique », paru en 1926, Robert Vivier se remarque pour son analyse précise et fine des monuments et influences selon les époques sur l’architecture et l’art en général. La préface est de Paul Vitry, conservateur au musée du Louvre et président de la société des artistes de Touraine. Celui-ci n’a qu’un regret, c’est que l’auteur mette les œuvres d’art de la Renaissance en Touraine au-dessus de tout et parle ensuite de décadence pour les siècles suivants ; il considère que même si les traces sont moins visibles, la Touraine a toujours été riche de son patrimoine artistique.
Robert Vivier lors de la parution de ce livre, était professeur agrégé d’histoire au lycée Descartes et chargé de cours d’histoire de l’art à l’Institut d’études françaises de Touraine où étaient reçus de nombreux étudiants étrangers. On comprend alors mieux le sens de son livre, celui de montrer et faire aimer les beautés artistiques de la Touraine à tous, celui d’enseigner l’histoire de l’art aux tourangeaux comme à ceux qui seront les messagers de cette région dans leur pays. Il veut montrer l’évolution de l’art au fil du temps et les diverses influences qui ont conduit ces changements. Dans la note introduisant son livre, il déclare :
« Depuis ma première enfance, j’ai vécu sur ces bords de Loire, où, retenu par un attrait invincible, je cherche encore à surprendre les secrets de tant de beautés artistiques accumulées dans notre Touraine. »
Le plan cartésien de cet ouvrage permet de n’oublier aucun des aspects de la Touraine artistique : dans chaque chapitre, se succèdent donc le cadre géographique, puis le cadre historique, ensuite le cadre artistique, enfin le cadre intellectuel. Par exemple, Robert Vivier nous parle de l’influence de la douceur du climat, de la richesse du terroir, des grottes naturelles de craie ayant permis très tôt l’habitation et la sédentarisation, de la population celtique et semi-barbare, de la colonisation romaine, de l’évangélisation par Saint-Martin, du choix de Tours comme capitale, du nombre impressionnant d’artistes ayant créé pour la Touraine et de la richesse des hommes ayant choisi d’y séjourner.
Tout d’abord, Robert Vivier décrit avec précision, la Touraine des origines au XVème siècle, avec pour la préhistoire les dolmens, pour l’époque celtique et gallo-romaine la pile de Cinq-Mars, l’aqueduc de Luynes, le Castellum de Larçay et le temple d’Yzeures, sans oublier le patrimoine de Tours, en particulier la basilique Saint-Martin et la cathédrale Saint-Gatien. L’architecture féodale a aussi sa place avec les fortifications de Tours.
Dans la partie suivante, l’auteur nous emporte dans la renaissance tourangelle lorsque Tours est une capitale politique et artistique. Il cite en particulier les miniatures de Jehan Fouquet, les maisons gothiques et les hôtels, l’architecture royale, la sculpture tourangelle avec Michel Colombe qui a réalisé la médaille de Louis XII, le bas-relief de Gaillon, le tombeau de François II de Bretagne aujourd’hui dans la cathédrale de Nantes. De la même époque, datent la fontaine de Beaune et le tombeau des enfants de Charles VIII. Voici comment cet écrivain perçoit Michel Colombe, tourangeau d’adoption :
« Il est le sculpteur le plus représentatif de cet art français qui, pénétré d’art flamand et bourguignon, s’est peu à peu dégagé des formules trop brutales et d’un réalisme outrancier. » (p. 87)
« Le calme et la noblesse des figures appartiennent bien au réalisme discret de la Touraine. » (p. 88)
Après la renaissance tourangelle, la dernière partie de ce livre relate l’art dans la campagne tourangelle, avec toujours le même souci de minutie et d’élan passionné devant l’art. La conclusion est un chant de louange à la Touraine :
« Tours, ancienne capitale intellectuelle et artistique, se doit à elle-même de rayonner à nouveau par le génie de ses artistes et de ses penseurs dans cette région moyenne de la Loire qui fut le berceau de la Renaissance. Carrefour de routes, point de convergence de vallées, capitale agricole, nœud de voies ferrées, puisse Tours redevenir une capitale artistique régionale, la capitale du bon sens et du bon goût, fille de la cité, son aïeule de la Renaissance ! » (p. 150)
Son amour de la Touraine se constate aussi dans le livre « Contes et Légendes de Touraine », paru en 1945, en collaboration avec Jacques-Marie Rougé (1973 – 1956), écrivain tourangeau et Émile Millet (1887 – 1983), instituteur et géographe. Ce livre a été réédité en 1993 et est disponible aux éditions « La Moisson des Contes, ROYER-CLiO » mais il comprend seulement les deux premières parties du livre d’origine.
Ce livre est une louange aux coutumes, histoires racontées dans les campagnes et aux écrivains de Touraine. En guise de préambule, cet écrivain cite René Boylesve pour donner l’ambiance de cet ouvrage :
« Avez-vous jamais aperçu de loin la
vallée de la Loire ?…
On respire, on espère, on subit le charme de ce
qui, étant encore lointain, se laisse apercevoir à l’état de
mirage et flatte l’imagination un peu de la même manière que fait
la musique…
Ce que nous apercevons, mais ne serait-ce point de
longues écharpes de voile, animées par un peuple de fées qui court
à quelque fête de nuit dans les châteaux ?… » (p.
13)
Robert Vivier dans l’introduction, nous narre comment la Loire est venue en Touraine, cette belle histoire commence par :
« Le principal artisan de la Touraine fut le fleuve Loire. »
et se termine ainsi :
« Ils [les géants héros de l’histoire] firent ainsi bonnes vendanges et, quelque peu gris, s’endormirent pour de longs siècles, tandis que la Loire majestueuse, maîtresse de la Touraine et de l’Anjou, riait sous cape du bon tour advenu aux trois géants. » (p. 17)
Ce n’est pas un hasard si cette contrée s’appelle le « jardin de la France » Cette ambiance est propice à la création de contes et de légendes, colportés par tous les moyens de l’époque et transmis de générations en générations. Le livre II est consacré aux « Histoires merveilleuses » dont les titres à eux seuls, traduisent l’atmosphère comme : « Le Pont des Fées », « La menée d’Hellequin », « Le diable meunier », « La Bête monstrueuse de Nanteuil »…
Pour cette dernière, elle est en rapport avec une fontaine vénérée à Nanteuil, près de Montrichard car grâce à elle, un reptile extraordinaire qui terrassait et dévorait les bêtes et les gens, fut amadoué par un jeune clerc de Nanteuil qui pria et jeûna pendant trois jours au pied de la Vierge miraculeuse et le dragon le suivit « au bord de la fontaine vénérée, au pied du noyer miraculeux, où la maudite bête expira. » (p. 48)
Suit le conte, « Le Serpent du four à chaux » qui nous parle du temps où les fours à chaux étaient fréquents en Touraine :
« C’était au temps où les fours à chaux, plus répandus en Touraine qu’aujourd’hui,
Ainsi par le biais des histoires locales, Robert Vivier nous permet de retrouver ou découvrir les coutumes du passé et le charme de ces légendes de même dans « Le Loup-Garou de Marçay ».
Rabelais se taille une place de choix, sous la plume des trois auteurs à travers les chapitres III « Les Géants : Gargantua » et IV « Contes de Rabelais ». Charles Perrault a de même sa place avec la narration de « L’Homme noir ». Le charpentier et poète, Maurice Mardelle est représenté avec trois textes dont deux extraits de « Pierruche au soleil », Pierruche signifiant Perrusson, joli village de Touraine. Ronsard est cité en introduction au conte : « Les Compagnons Charpentiers et la Forêt » et il nous dit :
« Écoute, bûcheron, arrête un peu le bras… » (p. 118)
Le poète tourangeau, Gaston Luce, est mis à l’honneur à travers son poème sur « Le vin, âme de la Touraine », en introduction au chapitre VIII. Plus loin, Paul-Louis Courier est cité comme « vigneron tourangeau » (p. 131) et une partie de sa vie en Touraine nous est relatée.
Du côté religieux, histoire et légendes sont mêlées comme par exemple avec « La légende dorée de Saint-Martin », « Saint-Martin faucheur »… La bienheureuse Jeanne-Marie de Maillé qui « naquit en 1331, au château des Roches-Saint-Quentin, près de Loches » (p. 158) a ici sa place à côté de Sainte Catherine de Fierbois dont les miracles sont mentionnés. « La Chevauchée et l’Épée de Jeanne d’Arc » est le titre d’une narration (p. 201) qui nous permet de suivre la marche de Jeanne à travers la Touraine.
L’histoire prend le pas sur le féerique avec le passage des rois en terre tourangelle, Louis XI et François Ier. Léonard de Vinci est à mi-chemin de la légende à travers l’histoire de sa mort contestée tandis que « Les Roses d’Agnès Sorel » (p. 205) nous emporte dans l’imaginaire romantique.
Ce recueil se termine par les « Historiettes tourangelles » introduites par une citation de Balzac :
« ESPRIT conteur, rusé, goguenard, épigrammatique, dont à chaque page est empreinte l’œuvre de Rabelais, exprime fidèlement l’esprit tourangeau, esprit fin, poli, (…) esprit ardent, artiste, poétique, voluptueux, (…) » (p. 273)
Nicolas de Troyes, Béroalde De Verville (1558-1612), Tallemant Des Réaux avec un texte sur « Un Rêveur : M. de Racan » (p. 282), Honoré De Balzac et Roland Engerand avec « Le chapeau d’Anatole France » sont ici à l’honneur.
Quel foisonnement de vie, quel enthousiasme, quelles richesses sont présentes dans ce livre qui est une mine de renseignements, textes écrits avec une verve rabelaisienne, balzacienne, ou campagnarde sur fond d’histoire locale, religieuse ou nationale. Bravo à Robert Vivier d’avoir permis de conserver ces connaissances à travers ce livre à la fois ludique, distrayant ou sérieux selon les moments mais jamais lassant.
« Petite histoire de Touraine » est paru en 1968. C’est un livre qui a la vocation d’enseigner avec des questions-réponses à la fin de chaque chapitre, un livre qui reflète bien la personnalité de son auteur, un livre documenté, précis, digne représentant d’un professeur d’histoire et d’un passionné de la Touraine comme en témoigne l’introduction dont voici un extrait :
« La Touraine est un pays de demeures riches et fastueuses, de châteaux surplombant en terrasses de gaies vallées où se mirent dans un cadre d’eaux argentines des façades délicatement ciselées, des tourelles suspendues et des toits ardoisés. (…) Le travail lui-même, dans un terroir fertile, est comme un apaisement et un don de la nature.
Ce livre est une mine de renseignements où il fait bon s’attarder comme avec l’introduction au chapitre sur la Touraine préhistorique :
« Dans la Touraine préhistorique, le Grand-Pressigny est la métropole industrielle du silex qui fait l’objet d’un commerce européen. » (p. 3)
Des photos viennent agrémenter ce document comme le poignard de Barrou (Musée du Grand-Pressigny) qui est la plus longue lame de silex du monde (38 cm) (p. 4) ou le menhir de Vaujours (Château-la-Vallière) haut de 4 mètres (p. 5).
Après l’époque celtique et romaine, l’époque mérovingienne et carolingienne pendant laquelle sont cités Clovis, Grégoire de Tours puis Alcuin avec d’intéressants détails sur leurs actions et influences par exemple sur le scriptorium créé par Alcuin et qui « devient la plus illustre école de calligraphie que nous ayons connue. » (p. 14)
Dans un élan patriotique, Robert Vivier conclut ainsi ce livre :
« Voilà l’histoire, le passé de votre village, de votre province. Vous pourrez parler aux pierres moussues, aux pierres levées ; toutes les vieilles pierres parlent, elles racontent de jolies légendes. Ce sont les fées de l’histoire, elles sont bien touchantes et gardent de notre Touraine, comme un parfum de vieille France. » (p. 40)
Comment, grâce à Robert Vivier, ne pas être convaincu de la beauté du patrimoine tourangeau après un éloge si passionné !
Le livre « Touraine 39 – 45 » a été publié en 1990 aux éditions CLD ; Robert Vivier envisageait la sortie de ce livre mais la mort l’a empêché de faire paraître le fruit de toutes ses recherches sur cette période qu’il a si bien connue :
« À sa retraite, le 11 octobre 1948, il put s’y consacrer. Membre correspondant départemental, pour l’Indre-et-Loire, du Comité d’Histoire de la seconde guerre mondiale, sous la direction d’Henri Michel, il amassa une abondante documentation en dépouillant les archives de la Gestapo, des Renseignements généraux, de la SNCF. Il compléta ces renseignements par de nombreuses enquêtes à travers le département. » (p. 10) écrit son fils, le docteur Jack Vivier.
Celui-ci, fidèle à la mémoire de son père, a rassemblé ces écrits et les a publiés pour que :
« cette histoire (…) soit pour ceux qui la vécurent un mémorial fidèle et, pour les plus jeunes, un moyen de découvrir afin de ne jamais oublier. » (p. 10)
Robert Vivier situe tout d’abord l’ambiance dans laquelle cette guerre arriva :
« Après la guerre 1914–1918, la Touraine s’était endormie sur les bords de la Loire, une Loire immuable, lors des étés brûlants, en ses rives rehaussées et renforcées de digues, une Loire léchant paresseusement les bancs de sable semés en son lit. » (…) « la Touraine pansait ses plaies, soignait ses blessures, se relevait lentement et difficilement de l’hémorragie sanglante de la grande guerre, spoliatrice en vies humaines, énergies et cerveaux. » (p. 11)
Une inquiétude planait au-dessus de tous, latente, imprécise : la menace hitlérienne pesait, omniprésente dans les esprits. Elle se confirma avec la mobilisation générale déclarée le 1er septembre 1939. Robert Vivier s’inquiétait à juste titre même si la Touraine paraissait loin des combats :
« On sait aussi les réactions de l’opinion : incrédulité, stupeur, panique entraînant vers la Touraine le triple exode d’un gouvernement divisé, de réfugiés apeurés et de soldats vaincus, tous cherchant au sud de la Loire un abri aussi précaire que vain. » (p. 20)
Suit la description de la débandade, de l’absence d’organisation à travers de nombreux exemples permettant à l’armée allemande de progresser facilement. Les défenseurs font sauter les ponts (p. 37) ce qui retarde l’occupant mais ne suffit pas à arrêter leur avancée. Robert Vivier retrace la prise de Tours à travers un passage de l’écrivain René Benjamin :
« Dans le feu qu’un vent d’est attisait, poussait dans notre direction, j’essayai de distinguer les tours de la cathédrale : je ne vis rien. (…) Quand revint la nuit, le désastre reparut dans toute son ampleur, plus important que la veille… Dans la journée, j’avais ramassé au potager des morceaux de parchemins grillés. J’avais poussé un cri : la Bibliothèque ! Et je ne pensais pas seulement aux vieux livres précieux mais à ce monument qui, avec son pareil, l’École des Beaux-Arts, faisait au voyageur, quand il abordait Tours comme il convient, c’est-à-dire par le grand pont, un accueil d’élégance et de grâce. » (p. 38)
Puis ce fut l’armistice qui « fut accueilli en Touraine avec soulagement (…) » (p. 47)
Cette période d’acceptation de la présence allemande n’est pas facile mais ce n’est plus la guerre. Robert Vivier nous décrit la publicité des conquérants comme un bourrage de crâne avec censure des journaux, de la radio… Puis suit la période d’occupation avec la ligne de démarcation, lieu à franchir à ses risques et périls, à chacun ses astuces. La Gestapo prend place :
« Le Service de sûreté allemande (Sicherheitsdienst) s’est installé à Tours au début de 1941. C’était en réalité la Police de sûreté de campagne « GFP » : GeheimFeld Polizei. » (p. 65)
Robert Vivier nous décrit alors le travail des indicateurs français fournissant des informations aux autorités allemandes :
« Ainsi purent être découvertes les
activités des groupes politiques ou des organisations de résistance,
et facilement décimées par la Gestapo.
Au 17 de la rue G.-Sand, les patriotes arrêtés,
au cours de longs interrogatoires, subissaient toutes sortes de
sévices et de tortures…
Le dernier Préfet de la IIIe République, Camille Vernet, garda une attitude calme et courageuse. (p. 76) Le problème du ravitaillement devint crucial. Il y eut par exemple, la guerre larvée des œufs, les paysans se dérobant par tous les moyens, à la collecte qui servait à nourrir la population allemande. (p. 89) Pendant ce temps, la France subissait un désastre économique sous l’emprise hitlérienne (p. 97) même si un travail de sabotage essayait de contourner les obligations :
« (…) nous savons qu’au sein même du Service du Travail obligatoire de Touraine il y a eu un sabotage systématique des départs, grâce à deux fonctionnaires : Vigo et Ranchon. » (p. 107)
« L’année 1943 fut l’année des réfractaires et beaucoup de jeunes qui ne voulaient pas partir en Allemagne ni aller sur les côtes à l’Organisation Todt ne manquèrent pas de venir en zone libre pour trouver un lieu d’asile dans une ferme ou par ailleurs filer vers l’Espagne et les Forces françaises libres. » (p. 160)
Les premiers noyaux de résistance s’installent, en liaison avec Londres. Certains lorsqu’ils sont pris, n’hésitent pas à se tuer pour ne pas donner le nom des résistants, comme Carraz, très connu qui essaie de se tuer plusieurs fois sans succès pour échapper à la torture et ne pas parler ; laissé plusieurs fois pour mort, il fut libéré par les Anglais en 1945 et continua à vivre après la guerre. (p. 173) Son cas est rare et nombreux furent ceux qui subirent d’atroces souffrances, passèrent à l’ennemi sous la force de la douleur ou finirent par mourir ou devenir fou sous la torture, sans parler.
Robert Vivier nous explique de plus comment les résistants communiquaient entre eux et les précautions qu’ils prenaient pour ne pas être connus des allemands, par exemple le groupe « Hercule » (p. 178). L’écrivain décrit ensuite les différentes étapes de la libération, la cruauté des assassinats comme celui de Maillé (p. 271) et la libération de Tours :
« À l’aube du 1er septembre
1944, le bruit d’une immense explosion secoue la ville de
Tours ; ce n’est pas le canon qui sonne la libération, mais le
pont de la Vendée, sur le Cher, qui saute.
Les Allemands quittent la ville en toute hâte.
À l’annonce de la Libération, une foule de plus
en plus dense envahit la place du palais ; rue Charles-Gille, on
brûle tracts et brochures des francistes ; rue Nationale, on
brûle les ouvrages nazis et les portraits d’Hitler, exposés au
Frontbuch-Handlung, bibliothèque de la Wehrmacht. » (p. 287
et 288)
Robert Vivier, nommé Préfet, lance un appel au calme, à l’ordre, à la confiance, au patriotisme. Les Allemands se replient dans l’affolement. Robert Vivier (p. 340) rend hommage aux communistes qui ont formé le noyau initial de résistance à Saint-Pierre-des-Corps, réalisèrent de nombreux sabotages et attentats et subirent des arrestations massives. Il cite les noms de certains de ces hommes qui ont donné leur vie pour sauver la France.
Après la libération, tout est à reconstruire :
« Ce furent bien jours de liesse que ces jours de liberté retrouvée ! Mais la guerre n’en continuait pas moins, et au lendemain de ces quatre années d’occupation, de bombardements, restait une Touraine pillée et spoliée ! » (p. 355)
Le Préfet évita des arrestations massives, des règlements de compte. Il représenta la justice et veilla à son application. Il eut la dure tâche de trouver à manger pour tous, en cette période de pénurie et d’aider à la reconstruction de la France.
Son fils Jack Vivier termine ce livre par un hommage aux résistants méconnus à travers plusieurs témoignages.
Tous ces livres nous prouvent, s’il en était besoin, le travail énorme de rassemblement de documents et de recherches effectués par Robert Vivier, historien, spécialiste de la première partie du XXème siècle en France. Il s’est servi de son vécu pour nous apporter la force de son témoignage, pour ne jamais oublier.
Écrivain, universitaire, historien et chercheur, Robert Vivier l’est à part entière et son emploi du temps bien rempli, ne l’a pas empêché d’écrire sans attendre l’âge de la retraite. Il a toujours pris des notes, récolté des documents, avide de toujours savoir plus et comprendre à travers le passé, le présent et l’avenir. Sa soif de connaissance et son dévouement étaient intarissables et son fils, le docteur Jack Vivier entretient le souvenir de son père et de ses écrits. Robert Vivier reste connu des Tourangeaux. Son nom est ancré dans les mémoires et ses écrits méritent de garder notre attention aussi bien sur cette période de la résistance qui s’éloigne de nous mais dont nous devons conserver le souvenir, que sur la vie locale de la Touraine, ses légendes, son art, sa beauté.
Catherine RÉAULT-CROSNIER
BIBLIOGRAPHIE :
Michel LAURENCIN, Dictionnaire biographique de Touraine, CLD, Chambray-lès-Tours, 1990, 607 pages
Gilles LUNEAU, Le pouvoir des Francs-Maçons : Tours, article paru dans Le Nouvel Observateur, n°1988, semaine du jeudi 12 décembre 2002, disponible sur Internet : http://www.nouvelobs.com/dossiers/p1988/a29998.html
Robert VIVIER, La Touraine artistique, éditions René et Paul DESLIS, Tours, 1926, 163 pages
Robert VIVIER, Chouans et Brigands en Touraine, avec la collaboration de Henri PICARD, paru à compte d’auteur en 1927, 87 pages
Robert VIVIER, Jacques-Marie ROUGÉ, Émile MILLET, Contes et Légendes de Touraine, éditions Arrault, Tours, 1945, 293 pages
Robert VIVIER, Jacques-Marie ROUGÉ, Émile MILLET, Contes et Légendes de Touraine, éditions ROYER-CLiO, La Moisson des Contes, 1993, 231 pages
Robert VIVIER et Émile MILLET, Petite histoire de Touraine, éditions Barcla, 11 rue Origet, Tours, 1968, 41 pages
Robert VIVIER, Touraine 39–45, Histoire de l’Indre-et-Loire durant la seconde guerre mondiale, CLD, Chambray-lès-Tours, 1990, 381 pages
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Réponse de Jack VIVIER
Un grand merci à ma consœur, le docteur RÉAULT-CROSNIER que je remercie beaucoup d’avoir évoqué la mémoire de mon père. Je suis très sensible à cette démarche. Je voudrais surtout souligner que mon père fut un honnête homme, un parfait honnête homme et un homme honnête, honnêteté dans le récit de l’histoire de la guerre 39-45, honnêteté à la recherche de la vérité historique, honnêteté aussi dans ses fonctions administratives. Il n’a jamais servi les partis politiques mais il a servi le bien public et aussi je pense qu’il a sauvegardé le patrimoine culturel de la Touraine, notamment en faisant acheter par le Département d’Indre-et-Loire, la maison de Rabelais, de François Rabelais, la Devinière et il a créé la Société des Amis de Rabelais et de la Devinière, ainsi que le Cercle International des Amis de Rabelais, qui continue sa vocation de promouvoir l’esprit de Rabelais, la tolérance, la concorde et l’esprit de liberté, la liberté qui n’est pas seulement la nôtre, personnelle mais aussi le respect de la liberté des autres. C’est la tolérance que Robert Vivier voulait insuffler à toute la population tourangelle, dans un esprit de réconciliation et de concorde. Merci. CRC : Y a-t-il des questions à poser au sujet de la conférence, dans le public ? Dans le public : Pourquoi cet intérêt pour Bourgueil et son canton ? JV : Mon père était très ami avec Henri Picard qui était originaire de Bourgueil et qui était président des amis de Bourgueil. CRC : D’autres questions ? Dans le public : Où peut-on trouver les ouvrages écrits par Robert Vivier ? CRC : « Contes et légendes de Touraine » est en vente. « Touraine 39-45 » est aussi en vente chez CLD, je pense actuellement. Vous pouvez aussi trouver ses livres à la bibliothèque municipale de Tours. |
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