6èmes RENCONTRES LITTÉRAIRES
DANS LE JARDIN DES PRÉBENDES, À TOURS

Vendredi 6 août 2004, de 17 h 30 à 19 h

 

Paul FORT

par Claire CROSNIER

Claire CROSNIER lisant son texte sur Paul FORT, lors des 6èmes Rencontres littéraires au jardin des Prébendes, à Tours, le 6 août 2004.

 

 

Paul Fort est né à Reims le 1er février 1872. Il a étudié au lycée Louis-le-Grand. Il a connu Pierre Louys et André Gide. Il se laisse influencer par ses amis qui l’orientent vers la littérature. En 1890, à dix-sept ans, il crée le théâtre de l’Art qui deviendra le théâtre de l’œuvre quatre ans après quand Lugné-Poe se retrouve à sa tête. Dès lors Paul Fort se consacre à la poésie. Il fonde la revue Le Livre d’Art en 1896 et dirige Vers et Prose en 1905 avec Paul Valéry. Il publie en 1894 « Premières Choses », en 1895 « Il y aura des cris » et en 1897 les premiers tomes des « Ballades Françaises ». Il y en aura en tout une cinquantaine. En 1912, il fut élu « Prince des Poètes ».

En 1891, Paul Fort se marie avec Suzon de vrai nom Marie. Ses témoins sont Verlaine et Mallarmé. Il a eu une fille Jeanne avec elle. Il l’a quittée en 1907, même s’il est resté officiellement marié avec elle. Il est allé vivre à Montmartre avec Margueritte Guillot. En 1913, il rencontre Germaine Pouget qu’il a nommé Germaine la Tourangelle parce qu’il a trouvé qu’elle avait un visage tourangeau. Il a été mobilisé pour la première guerre mondiale mais il servira seulement dans la réserve de l’armée territoriale. Il a été envoyé en Touraine, dans le Blésois et en Vendômois. C’est son premier contact avec la Touraine Il a eu avec Germaine deux filles Hélène en 1919, Claire en 1923 et un fils François en 1920. À la mort de Suzon, en 1956, Paul Fort épouse Germaine et reconnaît ses trois enfants. Il meurt le 20 avril 1960.

George Brassens a mis en musique certains de ses poèmes comme La Complainte du cheval blanc, la Marine, Germaine Tourangelle

 

Voici quelques extraits de ses textes :

 

Germaine Tourangelle

« (…)

4

Ce que tu fis, ce que je fis, Germaine, avant de naître à cet amour vivant, si grand, si pur, foin qu’il nous en souvienne ! Le passé mort est l’hiver de nos ans.

(…)

Ne sens-tu pas renaître avec nos âmes un fin doux souffle inconnu des hivers, souple zéphyr qui flatte la campagne en emportant tous nos péchés d’hier ?

(…) »

 

Âme tourangelle

« (…)

Lorsque la blanche lune, ainsi qu’un doux château, se mire au noir de l’onde où trempent les joncs grêles, quand le zéphyr pousse ma barque en des roseaux qui pleurent au miroir des astres éternels,

avec la même aspiration vers le ciel que ces nuées laissant errer leur stries d’opale et que tes blonds cheveux dont flottent les soirs pâles, notre âme s’est ravie en l’âme tourangelle. »

 

Le bonheur

« Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite. Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer.

Si tu veux le rattraper, cours-y vite, cours-y vite. Si tu veux le rattraper, cours-y vite. Il va filer.

(…)

Saute par-dessus la haie, cours-y vite, cours-y vite. Saute par-dessus la haie, cours-y vite ! Il a filé ! »

 

La ronde autour du monde

« Si toutes les filles du monde voulaient s’donner la main, tout autour de la mer elles pourraient faire une ronde.

Si tous les gars du monde voulaient bien êtr’marin, ils f’raient avec leur barque un joli pont sur l’onde.

Alors on pourrait faire une ronde autour du monde, si tous les gens du monde voulaient s’donner la main. »