SDF 2005
Je vous en prie, surtout, ne le réveillez pas.
Allongé sur son banc, il vient de s’endormir.
Comme un petit enfant, le voyez vous sourire ?
Il a dû s’envoler pour un pays moins froid.
Dans son parka troué, caché sous ses cartons,
Sans doute, doit-il rêver à quelque endroit magique,
Où les femmes sont belles, les hommes sympathiques,
Et où les enfants jouent en chantant des chansons.
Le voyez vous danser ! On lui parle. Il existe.
Une ou deux jolies filles lui envoient des baisers.
On lui offre un manteau, on l'invite à dîner.
Il ne peut accepter, gêné, mais on insiste.
Je vous en prie, surtout, ne le réveillez pas.
Il n’a plus que ses rêves pour supporter sa vie.
Laissez-lui quelques heures de repos, de répit.
Je serai près de lui lorsqu'il s’éveillera.
Moi, son pote, le clodo, son copain de malheur.
On s’en ira mendier dans un resto du cœur.
Le 7 décembre 2005
Jean-Pierre PEDAN
37110 LA FERRIÈRE
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