Elle a des cheveux noirs comme les nuits
La taille étranglée d’un corset de détresse
Elle entre dans les chambres sans bruit
Et caresse les dormeurs en mal de tendresse.

Elle se couche sur les oreillers de moiteur,
Elle mord les cœurs comme un vampire,
Elle entraîne dans un rêve de noirceur
Ceux dont les âmes en secret soupirent...

Elle vient de si loin que l’on ne sait d’où,
Dans ses yeux se reflètent les châteaux,
Sur ses pas, courre encore l’ombre des fous
Là où les rêves sont trop beaux...

Ses poignets sont cerclés de bracelets de torture,
Elle pâlit quand vient le jour et son sourire,
Elle se sait encore vivante dans le lendemain du futur :
Elle se nomme Angoisse, et ne sait pas mourir !

24 Mai 1983