C’est un lieu habité où pleure une fontaine
Sur le pavé de pierre, elle trône, hautaine
Huit siècles de labeur l’ont érigé, fragile,
Symbole du passé et âme d’une ville.

Le granit ombrageux se marie à merveille
Au lumineux ciel gris à nul autre pareil
Pour lui faire, impossible parure de bleu
Un écrin de couleur à la grâce des cieux

Sa mémoire amoureuse des danses et des rimes
S’emplit de mille sons qui foisonnent et s’animent
Quand le velours profond des costumes anciens
Voltige et se dérobe aux regards des marins.

Sur l’antique grand place chante encore un accent
Et le vent, messager de tendresse passant,
Joyeusement envole ces empreintes de vie,
Comme bémols et dièses d’une vraie symphonie.

Plomée, longtemps encore Celte tu restes, fière
Mariant en dentelle coiffes et frises de pierre
Saches à jamais ton cœur de l’ire préserver
Et l’âme des bretons comme trésor garder.