Bien plus penser que dire, cette sage devise,
Évite pour les hommes les propos qui divisent.
Le repos de l’esprit s’acquiert et se mérite,
Par l’effort soutenu de celui qui médite.
Un regard affectueux dégage plus d’amour,
Que l’échange verbeux d’un important discours.
Comme l’abeille d’or partie chercher son miel,
On trouve le bonheur en regardant le ciel.
Des hommes insensés s’ingénient à périr,
Inventant des conflits qui les feront mourir.
Ils ignorent ainsi des milliers de merveilles,
Privant leur cœur glacé des rayons du soleil.
Ils ne verront jamais par sottise ou dédain,
Les fleurs dont la splendeur parfume le jardin,
Ni les fruits de l’été aux subtiles saveurs,
Qui puisent dans le sol et offrent leur douceur.
Des esprits ingénieux ne voient que par la science,
Les sages, plus heureux, contemplent en silence.
Les uns cherchent toujours à percer les mystères,
Les autres apprécient les beautés de la terre.
En pourchassant l’atome qu’on découpe en morceaux,
A-t-on plus de plaisir que de voir un berceau ?
Certains recherchent Dieu parmi mille chemins,
Quand il est là tout près à portée de la main.
Ils ont même inventé l’existence des anges,
Ignorant le bébé revêtu de ses langes.
Inutile d’aller au plus profond des cieux,
Quand on a ici-bas le bien le plus précieux.
Le bonheur se grandit dans la simplicité,
Pour gravir le sommet de la sérénité.
De ces quelques pensées, on pouvait le prédire,
On devine la fin : mieux vaut penser que dire.