"Mur de poésie de Tours" 2006

Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

HÉLÈNE

 

Est-elle blonde ou brune ?... On ne le sait pas bien.
Ses cheveux crêpelés aux nattes abondantes,
Encadrant un profil jeune et parisien,
Selon le jour et l’heure ont des teintes changeantes.

Bleue ou verte, quelle est la couleur de ses yeux ?...
On hésite à le dire, et son regard ressemble
Au ciel d’avril, tantôt limpide et radieux,
Tantôt brouillé de pluie et d’azur tout ensemble.

Est-elle gaie ou triste ?... Aux bois, le givre blanc
Tombe et soudain se fond en perles à l’air tiède :
Ainsi, quand dans ses yeux une larme en tremblant
S’est montrée, un sourire aussitôt lui succède.

Ondoyante figure ! On ne peut la saisir,
Et sans cesse, on la voit qui passe fugitive,
Comme un bleu papillon au fond du souvenir,
Légère et sérieuse, étourdie et pensive.

 

Extrait de « Le chemin des bois ».

 

André THEURIET

(1833 - 1907)

 

Né à Marly-le-Roi, André THEURIET travailla à Tours de 1859 à 1863, comme rédacteur à la Direction des Domaines. Il a habité rue de la Grandière à Tours. Certains de ses romans se déroulent en partie en Touraine, comme "Boisfleury", " L'Amoureux de la Préfète", " Eusèbe Lombard", " Le Fils Maugard", " Souvenirs des vertes saisons".  Le village de Villaines-les-Rochers lui a inspiré "La chanson du vannier". Il fut élu à l’Académie Française en 1896. Il fait partie de la dernière génération du Parnasse.

 

Une rue de Tours porte son nom.