SCENES ANGLOISES
SCÈNE DE PROSPER ET HYPOLITE
(…)
PROSPER
Les femmes.
HYPOLITE
Ce nom-là me chatouille l’oreille.
Les femmes ! Tout ceci me semble une merveille,
Que jusqu’à ce moment je ne connoissois pas.
Faites-moi le portrait des femmes.
PROSPER
Leurs appas.
Mon fils, sont au-dessus de toutes les louanges.
Figurez-vous un être entre l’homme et les anges.
Ces fatales beautés ont des yeux meurtriers,
Qui de nos foibles cœurs percent tous les sentiers.
Le chant des rossignols est bien moins agréable
Que le son de leur voix. Leur discours est aimable,
Insinuant, badin ; leur commerce est
charmant :
Les femmes, en un mot, sont tout enchantement.
Jamais, sans succomber, nul homme ne les brave,
Et dès qu’il les regarde, il devient leur esclave.
(…)
Philippe NÉRICAULT-DESTOUCHES
(1680 - 1754)
Né à Tours, Philippe NÉRICAULT-DESTOUCHES fut un auteur prolifique et un acteur. Ses comédies les plus connues sont « Le Glorieux », « Le Dissipateur », « Le Philosophe marié ». Élu à l’Académie française, il en deviendra le directeur en 1742. Son œuvre se trouve chez les libraires de livres anciens, dans les bibliothèques et sur le site Internet GALLICA de la Bibliothèque Nationale de France. Ses dictons ont traversé les siècles et sont toujours utilisés comme par exemple : « Les absents ont toujours tort », « La critique est aisée, et l’art est difficile », « Chassez le naturel, il revient au galop »...
Une rue de Tours porte son nom.
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