LE TARTUFFE
CLÉANTE
Je ne suis point, mon frère, un docteur révéré,
Et le savoir chez moi n’est pas tout
retiré ;
Mais, en un mot, je sais, pour toute ma science,
Du faux avec le vrai faire la différence ;
Et, comme je ne vois nul genre de héros
Qui soient plus à priser que les parfaits dévots,
Aucune chose au monde et plus noble et plus belle
Que la sainte ferveur d’un véritable zèle,
Aussi ne vois-je rien qui ne soit plus odieux
Que le dehors plâtré d’un zèle spécieux,
Que ces francs charlatans, que ces dévots de place
De qui la sacrilège et trompeuse grimace
Abuse impunément et se joue, à leur gré,
De ce qu’ont les mortels de plus saint et
sacré ;
(…)
Extrait de « Le Tartuffe, Acte I, scène V »
MOLIÈRE
(1622 - 1673)
Né à Paris, fils d’un tapissier, valet de chambre du roi, il fit des études de droit avant de se tourner vers le théâtre. Il créa avec une troupe de comédiens, un théâtre ambulant. Protégé par Louis XIV, il donna des divertissements à la Cour, principalement des comédies : « Les Précieuses ridicules », « L’École des maris », « L’École des femmes », « Dom Juan », « L’Amour médecin », « Le Misanthrope », « Le Médecin malgré lui », « L’Avare », « Le Tartuffe », « Le Bourgeois gentilhomme », « Les Fourberies de Scapin », « Les Femmes savantes », « Le Malade imaginaire »...
Une rue de Tours et un groupe scolaire portent son nom.
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