SOUPIR
Mon âme vers ton front où rêve, ô calme sœur,
          Un automne jonché de taches de rousseur,
          Et vers le ciel errant de ton œil angélique
          Monte, comme dans un jardin mélancolique,
          Fidèle, un blanc jet d’eau soupire vers l’Azur !
          - Vers l’Azur attendri d’Octobre pâle et pur
          Qui mire aux grands bassins sa langueur infinie
          Et laisse, sur l’eau morte où la fauve agonie
          Des feuilles erre au vent et creuse un froid
          sillon,
          Se traîner le soleil jaune d’un long rayon.
Stéphane MALLARMÉ
(1842 - 1898)

Illustré par une peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER.
Né à Paris, ce poète était professeur d’anglais. Il a publié quelques poèmes dans le « Parnasse contemporain », une scène d’« Hérodiade », « L’Après-midi d’un faune » et « À rebours » qui lui apporte le succès. Son œuvre est l’une de celles qui a contribué à l’évolution de la littérature du XXème siècle.
Un square de Tours porte son nom.
| 
 | 
 | 
 |