MÉDITATION VINGT-QUATRIÈME
CHANT D’AMOUR
(…)
Viens, cherchons cette ombre propice
Jusqu’à l’heure où de ce séjour
Les fleurs fermeront leur calice
Aux regards languissants du jour.
Voilà ton ciel, ô mon étoile !
Soulève, oh ! soulève ce voile,
Éclaire la nuit de ces lieux ;
Parle, chante, rêve, soupire,
Pourvu que mon regard attire
Un regard errant de tes yeux.
(…)
Souviens-toi de l’heure bénie
Où les dieux, d’une tendre main,
Te répandirent sur ma vie
Comme l’ombre sur le chemin.
Depuis cette heure fortunée,
Ma vie à ta vie enchaînée,
Qui s’écoule comme un seul jour,
Est une coupe toujours pleine,
Où mes lèvres à longue haleine
Puisent l’innocence et l’amour.
(…)
Extrait de « Nouvelles méditations poétiques »
Alphonse de LAMARTINE
(1790 - 1869)
Né à Mâcon, ce poète romantique et homme politique français devint connu dès son premier recueil lyrique « Les méditations poétiques » ; il est l’auteur des « Harmonies » et de « L’Histoire des Girondins ». Après des déboires en politique, il termine sa vie en écrivant des récits autobiographiques « les Confidences », « Graziella »…
Une rue de Tours porte son nom ; c’est l’ancienne rue La Fayette.
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