L’AIGLE DU CASQUE
Ô sinistres forêts, vous avez vu ces ombres
Passer, l’une après l’autre, et, parmi vos
décombres,
Vos ruines, vos lacs, vos ravins, vos halliers,
Vous avez vu courir ces deux noirs
chevaliers ;
Vous avez vu l’immense et farouche
aventure ;
Les nuages, qui sont errants dans la nature,
Ont eu cette épouvante énorme au-dessous d’eux ;
La victoire fut sourde et l’exploit fut
hideux ;
Et l’herbe et la broussaille et les fleurs et les
plantes
Et les branches en sont encor toutes
tremblantes ;
L’arbre en parle au rocher, l’antre en parle au
menhir ;
Le vieux mont Lothian semble se souvenir ;
Et la fauvette en cause avec la tourterelle.
Et maintenant, disons ce que fut la querelle
Entre cet homme fauve et ce tragique enfant.
(…)
Extrait de « La légende des siècles »
Victor HUGO
(1802 - 1885)
Écrivain français né à Besançon, mort à Paris. C’est d’abord un poète classique et monarchiste (« Odes », 1822) puis un romantique (« Cromwell » en 1827, « Les Orientales » en 1829, « Hernani » en 1830. Il a écrit de très nombreux poèmes (« Les feuilles d’automne », « Les Chants du crépuscule », « Les Voix intérieures », « Les Rayons et les Ombres »), des pièces de théâtre (« Marion de Lorme », « Ruy Blas »), des romans historiques (« Notre Dame de Paris »). Vers la fin de sa vie, il écrit des poèmes satiriques (« Châtiments ») et lyriques (« Contemplations »), une épopée (« La Légende des siècles ») et deux romans (« Les Misérables », « Les Travailleurs de la mer »). Écrivain de renom, ses cendres ont été transférées au Panthéon.
Victor Hugo est venu à Tours en 1834 et a logé à l’hôtel de l’Europe, devant l’église Saint Julien. Il s’arrêta à nouveau à Tours, en 1843.
Une rue de Tours porte son nom, elle s’appelait précédemment Rue des Étudiants.
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