"Mur de poésie de Tours" 2006

Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

L’HÉCATOMBE À DIANE

 

LXXXIX

 

Diane, ta coustume est de tout deschirer,
Enflammer, desbriser, ruiner, mettre en pieces,
Entreprinses, desseins, esperances, finesses,
Changeant en desespoir ce qui fait esperer.
Tu vois fuir mon heur, mon ardeur empirer,
Tu m’as sevré de laict, du miel de tes caresses,
Tu resondes les coups dont le cœur tu me blesses
Et n’as autre plaisir qu’à me faire endurer.
Tu fais brusler mes vers lors que je m’idolastre,
Tu leur fais avoir part à mon plus grand desastre :
« Va au feu, mon mignon, et non pas à la mort,
Tu es egal à moy, et seras tel par elle. »
Diane repen toy, pense que tu as tort
Donner la mort à ceux qui te font immortelle.

 

Extrait de « Œuvres lyriques », Le Printemps

 

Théodore AGRIPPA D’AUBIGNÉ

(1552 – 1630)

 

Érudit connaissant le latin, le grec et l’hébreu, Agrippa d’Aubigné s’engage aussi bien au niveau politique (protestant fidèle au roi Henri IV, il s’engage en faveur des huguenots) qu’au niveau philosophique et théologique. Diane Salviati est sa bien aimée qu’il court revoir à Talcy. Ce qui lui inspirera « Les Tragiques », le livre de poésies héroïques, le plus connu de son œuvre. Il a aussi écrit des poèmes amoureux dans « Le Printemps », de picaresques récits avec « Aventures du baron de Faeneste », une « Histoire universelle »… Sa poésie inaugure le style baroque.

 

Une allée de Tours porte son nom.