Dans la brume oubliée d’un sage et vieux décor
Où lunes en désordre, toujours et encore
Se mêlent aux clartés d’un soleil déchiré
Il est un arc en ciel, de lumière irisé,
Qui donne à la douleur une âme où se mirer
Qui entraîne et emporte, dans un élan fugace,
De tendres cœurs d’argile, perdus et qui s’agacent
- cause de tout vertige, de songes spasmodiques -
À force de trembler dans ce monde impudique
Où le crime se fait ombre mais les souillures fatales
Ces cœurs ont tentation de boire une eau létale.
Qu’on le leur dise enfin, qu’il faut créer la vie
Qu’elle n’est pas que cela : grimace au lavis,
Qu’il est permis de croire, sans honte et sans faux dieu,
Que les étoiles pleurantes, les oiseaux de feu
Les océans fantômes et les nuages qui meurent
Sous la paupière molle, sont source de chaleur.
Si je parle pour eux, que tu parles de toi
Qu’il ne parle à personne, que nous parlons de lois
Que vous parlez de rien et qu’ils parlent trop fort,
C’est pour ne pas entendre ce que disent les corps.
Pour en venir à bout, de ces brisures errantes
Nées aussi de nos peurs, ces fautes qui nous hantent,
Il n’est pas voie unique : il est aussi permis
De rire à en hurler, malgré les tsunamis.

Et sur le mur des rêves, nous passerons pour ravis
Grâce au baume des mots, nous inventerons la vie.

Sabine MALLET

43, rue Sauffroy 75017 Paris

Ex tourangelle, exilée à Paris. Entre deux petits boulots, écrit poèmes, nouvelles et pièces de théâtre.