On eut dit un prophète de l’ancien
testament
Il en avait l’allure et la sévérité
Le solide bâton et l’austère vêtement
Jean Joseph di Lanza Trabia Branciforte
Jean Joseph di Lanza Trabia-Branciforte
Naquit à San Vito, San Vito des Normands
de don Lui gi Lanza Trabia Branciforte
d’Anne Marie d’Anwers née Nauts
Odenkoven
Après qu’il eut écrit la Conquête du
vent
il prend alors le nom de Lanza del Vasto
du Marquis del Vasto, Montferrat Aleran
qui conquit sur les Maures les terres du
Vasto
« Conqueste di vento » en plaisante
le père
qui ne vit que d’espoir, et prodigalité
Mais la mère vit d’angoisse et de
frugalité
avec ses trois enfants, et pourtant elle
espère
elle espère pour eux un savoir d’importance
pétri d’ humanités
On les met au Lycée Condorcet
où Lanza est médiocre en Anglais, en
français
Médiocre en italien, on l’envoie à
Florence
à l’université et ... c’est la
liberté !
Ayant enfin sa chambre et les clefs de sa
chambre
il est Maître en son âme et seigneur de
sa vie
il rend grâce au soleil, et au vent de
septembre
au dôme, au baptistère, à Pise et à
Pavie
Trouve enfin son chemin en la philosophie
Sagesse de l’amour, plus qu’amour
de sagesse
Mais en les philosophes ennui seul et
tristesse
Philosophe et poète il prie, il édifie
Comme étant possédé d’une mission
divine
que lui souffle une voix : « que
fais-tu donc ici ? »
Tu es né pèlerin, prends ton bâton,
chemine
Et forge tes idées et non des inepties
