L’idée choisie était belle :
Amener une source d’eau
Par derrière la chapelle,
Créer un monument nouveau
Et sur le plateau aride
Décorer l’espace vide.
La réalisation faite
Laisse nos langues muettes
Sur trois pattes métalliques,
Raides, maigres, cylindriques,
Se dresse un étrange robot,
Manquant de bras articulés,
Le corps coupé en trois morceaux,
Immobile, hagard, mutilé.
Sur la tête un œil globuleux
Lui permet, les nuits sans voiles,
De jeter un regard vitreux
En direction des étoiles.
A-t-il le rôle insolite
D’observer les satellites ?
D’annoncer les évènements
Venant de tous les continents ?
Certains y voient un hommage
Destiné à la Marine,
Une bitte d’amarrage,
Par erreur, sur la colline.
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Dans les mœurs orientales,
Ces structures verticales,
Symbole de virilité,
Permettent la fécondité.
Mais c’est un phare, nous dit-on,
Qui suppléera la lune
Pour éclairer les papillons
Et les pétanques nocturnes.
Sa beauté est incertaine
Mais arrêtons les moqueries.
L’érection de la fontaine
Est une œuvre de la Mairie.
Nous l’attendions impatiemment.
Elle est devant nous maintenant !
Une fontaine d’eau pure
Faite de trois pierre dures
Où iront se désaltérer,
Dès qu’ils sauront la repérer,
Les colombes et les moineaux
Et tous ceux qui cherchent de l’eau
Une fontaine d’eau claire,
Centre d’attraction d’une aire
Où les enfants viendront jouer
Et en riant, s’éclabousser.
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