7ème « MUR DE POÉSIE » DE TOURS
du 1er au 15 mars 2006, à la chapelle Saint-Éloi
INAUGURATION, le mercredi 8 mars 2006, à 17 h
Présentation de
l’exposition
par Catherine RÉAULT-CROSNIER
De gauche à droite : Madame
Roselyne VERNEAU-TEXIER, conseillère municipale déléguée à la culture,
et Catherine RÉAULT-CROSNIER, organisatrice.
Madame la Conseillère municipale,
Mesdames, Messieurs, chers amis,
Je remercie la municipalité de Tours, de l’aide qu’elle m’apporte à la réalisation du « Mur de Poésie ».
Plusieurs personnalités m’ont écrit pour me demander de bien vouloir excuser leur absence dont Monsieur Gérard MOISSELIN, Préfet d’Indre-et-Loire et Monsieur Marc Pommereau, Président du Conseil général.
Je remercie Monsieur le Directeur des Archives municipales de la ville de Tours, Monsieur Jean-Luc Porhel de son aide précieuse et Monsieur François Vignale, Directeur de la Bibliothèque municipale, Monsieur Robinet qui ont accepté de m’aider concrètement, par exemple en m’aidant à l’édition des très belles affiches, avec la municipalité.
Mon discours aura trois axes, mettre à l’honneur les poètes de ce « Mur », puisque, parmi vous, il y a de très nombreux poètes, dans l’esprit du Printemps des Poètes qui a choisi pour thème « Le chant des villes », garder la philosophie de Léopold Sédar Senghor qui prône « La civilisation de l’Universel » (p. 231, « Ce que je crois », Senghor) et à ce titre, il est messager de paix. Nous fêtons le centenaire de sa naissance cette année et je le mettrai aussi à l’honneur, cet été : je vous donne d’ailleurs tous rendez-vous, le vendredi 11 août à 17 h 30 dans le jardin des Prébendes que Léopold Sédar Senghor a aimé :
« Jardin des Prébendes
Tu m’as touché l’épaule
Comme je passais le long de tes grilles vertes,
Indifférent…
(…) » (Senghor, « Œuvre poétique »,
p. 223)
Enfin, n’oublions pas qu’aujourd’hui la femme est à l’honneur dans le cadre de la journée de la femme et que celles-ci sont poètes dans l’âme. Vous les retrouverez partout en ce « Mur ».
Léopold Sédar Senghor a lui aussi, chanté les femmes dans leur diversité, aussi bien la femme noire :
« Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui
est beauté !
J’ai grandi à ton ombre ; la douceur de
tes mains bandait mes yeux. »
(Senghor, Œuvre poétique,
p. 16)
que sa deuxième épouse de race blanche :
« Tes yeux vert et or comme ton pays, si
frais au solstice de juin.
Où es-tu donc, yeux de mes yeux, ma blonde, ma
Normande, ma conquérante ? (…)
Te voilà perdue à me retrouver au labyrinthe
des pervenches, sur la montagne merveilleuse des primevères. »
(Senghor, Œuvre poétique, p. 271)
* * *
Je remercie l’équipe dynamique de la Chapelle Saint-Éloi, ainsi que tous mes amis poètes qui sont venus installer ces panneaux, assurer des permanences, échanger avec le public, dédicacer leurs livres et qui sont là, en ce moment, avec moi. La Chapelle Saint-Éloi est un lieu propice aux animations ce qui a permis la réalisation de moments privilégiés. Bravo à tous ceux qui ont accepté de donner de leur temps pour mettre en valeur la poésie à travers des spectacles pour enfants et adolescents comme Richard Oullié, Joël Cormier, Michel Caçao, à travers des animations de poésie comme Guy Péricart, Georges François, Jeanne Zotter, Françoise Ribera, Marcel Courault. Je ne peux pas tous les citer mais je leur dis un grand merci et un grand merci à Madame Delpy et à Catherine Bankhead qui représentent ici « Art et Poésie de Touraine ». Tous ont mis spontanément en pratique ce que Léopold Sédar Senghor a écrit :
« Il s’agit de construire un monde plus humain parce que plus complémentaire dans sa diversité. » (Senghor, Liberté 5, p. 123,)
Il y a ici, un programme au jour le jour que vous pouvez consulter. « Poïêsis » en grec veut dire « esprit de création » (Senghor, Ce que je crois, p. 197) et les 556 poèmes exposés en sont un témoignage qui laisse un choix de lecture tout à fait appréciable. Senghor a dit : « Ne l’oublions pas, le poème, ce sont des paroles plaisantes au cœur et à l’oreille. » (Senghor, Liberté 5, p 280,) ; je pense que ces mots sont tout à fait vérifiés dans le cadre de ce « Mur ».
Je remercie Madoka Yasui, professeur de littérature japonaise au lycée Konan de sa fidélité au « Mur ». Il fait participer de jeunes lycéens japonais qui ont cette année, entre quatorze et dix-huit ans. Leur sens artistique est admirable. Tout le public y est sensible.
Je remercie tous les présidents d’association littéraire qui se sont dévoués pour diffuser l’information auprès de leurs membres, comme la présidente d’« Art et Poésie de Touraine », Catherine Bankhead et son poème « Labours » veut être un témoignage des souffrances liées à la guerre et imprimées dans la terre. Éric Jouanneau, président de « La Gazette aux Poètes » qui est ici présent, parle de sa voix intérieure et Jean-Maurice Peltier, ici présent, l’ancien président, de la ville de Tours. Nicole Descoteaux de l’association du « Carquois » au Québec et Henri Chevignard de l’ « Association française de haïku », sont toujours très actifs pour informer leurs adhérents. Nicole Bergot qui dirige l’association « Poètes à la Une » réunit des poètes du monde entier. Poétesse, chroniqueuse littéraire, elle va venir d’Allemagne, le week-end prochain à Tours. Dans son poème exposé au « Mur », elle est à l’écoute des bruits de la vie de tous les jours :
« Ouïr les bruits de la vie
Le froissement d’une feuille de papier
Le bruissement d’une étoffe
Ouïr les gouttes d’eau
Qui une à une se brisent sur la vitre
Ouïr son mal de vivre
Qui s’étire en strates grises (…) »
Les poètes de tous les continents sont accrochés ici, en particulier du Congo avec Yäh de l’Aftam de Tours qui exprime son errance :
« La vie toi qui suis la vie
Où vas-tu la vie ? (…) »
Les poètes d’Amérique sont rares mais la barrière de la langue explique en partie ce fait. Je pense à J. Shimara qui représente le Brésil avec son poème « Le cœur et moi » :
« Je ne m’appartiens plus.
Je suis la vague qui déferle sur la falaise
Au gré de la marée.
Je suis prisonnière de ses caprices. (…) »
Le Québec veut mettre à l’honneur la langue française et la diversité des poèmes reçus du Québec en est une preuve comme celui de Diane Descoteaux empli de sensibilité. Les mots y sont enfilés comme des perles rares :
« Quand au cœur du poète un orage se lève
Et qu’un nuage noir lance une flèche brève
Dans le seuil de la nuit,
Son âme seule gronde et tonne et se déchire, (…) »
Des organisateurs dans les écoles ont permis que les jeunes soient réunis dans la diversité de leurs écrits dont Madame Catherine Legrand qui rassemble les poèmes de l’Institut Rougemont de Tours. Voici un extrait de celui de Mario, sur la maternité :
« Eau du ventre de ta mère
Eau de la sortie du tunnel (…) »
Je remercie Monsieur Paumier, responsable du CDI du collège Saint-Grégoire de Tours qui avec l’appui des professeurs, a permis qu’une soixantaine de poèmes de collégiens de sixième soient exposés ; ils nous parlent avec le cœur de fraternité, d’amitié, de famille, de mort, de guerre, thèmes forts et incontournables. Des enfants de l’Institut Médico-Éducatif Saint-Martin des Douets à Tours ont pu aussi écrire quelques poèmes collectifs et les illustrer. Ils nous parlent de la ville de Tours, de la pollution, des bus, de la Loire.
Tous les poètes ont leur place ici, comme une jeune trisomique de 22 ans, au poème très émouvant, au sujet du livre :
« Papillon aux mille ailes
Papillon qui s’effeuille,
Quand je parcours tes lignes,
Tu me mènes dans tes rêves. »
Nous sommes au pays de Touraine et les poètes ont pu relier le passé comme dans le poème de Georges François ici présent, dont le titre est « Le lys… c’est Balzac », au temps qui passe dans le poème de Marcel Courault ici présent :
« Quand toutes voix se seront tues
Autour de moi, dans ma maison,
Aurais-je encore une raison, (…) »
Le poète, comme l’indien, est une espèce en voie de disparition qui veut défendre encore sa place et envoyer son SOS, comme avec Françoise RIBERA ici présente :
« Conquérant
Massacreur d’innocence »
(…)
Indien
Laisse saigner ta peau
Pour ta liberté. »
La Touraine a ici une place de choix, en plus avec le panneau sur les rues de Tours portant le nom d’un poète. Il y a ceux que tout le monde connaît et des surprises avec par exemple Chagall, Jules Verne, Wagner.
Je remercie les médias qui m’ont aidée à la diffusion de la connaissance de cette manifestation et plus particulièrement les animateurs de radio France Bleu Touraine, les journalistes de la Nouvelle République du Centre Ouest en particulier Thierry Noël, Hervé Malbec, Magalie Berry, de même que Jean-Yves Bonin, rédacteur du Courrier Français de Touraine et son équipe.
Tous les poèmes seront ensuite mis en ligne sur notre site Internet grâce à mon mari, Régis Crosnier ici présent et que je remercie. Notre site est très consulté, vous y trouverez les « Murs de poésie » des années précédentes, des renseignements sur ce « Mur » dont le programme au jour le jour, et puis pour cet été, des informations sur les Rencontres littéraires au jardin des Prébendes, chaque vendredi d’août, de 17 h 30 à 19 h.
Chaque année, des groupes sont intéressés par une visite commentée de l’exposition comme l’Académie des Sciences, Arts et Belles Lettres de Touraine et ses amis, les élèves de l’Institut Rougemont, de l’Institut Médico-Éducatif Saint-Martin des Douets de Tours Nord et du collège Saint-Grégoire, l’association « Patrimoine et Découvertes », « Touraine-Québec », prouvant s’il en était besoin, l’intérêt du public pour cette manifestation.
« Avis aux poètes » ! Il n’est jamais trop tard pour donner son poème car les poèmes que je reçois actuellement, sont précieusement mis de côté pour 2007. Il y a aussi la possibilité de lire son poème dans le cadre du banquet de la poésie, dimanche prochain, le 12 mars, à partir de 13 h, à la Brasserie de l’Univers, place Jean Jaurès à Tours. Il est encore temps de s’inscrire.
Bientôt ce « Mur » disparaîtra mais il restera virtuellement visible sur notre site Internet. « Mur virtuel ou Mur éternel », en perpétuel remaniement ? Ce que j’espère de tout cœur, c’est qu’il restera présent et vivant encore longtemps, pour permettre les échanges et stimuler la créativité.
Avant de terminer et de donner la parole à Madame Texier, je voudrais vous demander de ne pas partir sans mettre un mot sur le livre d’or, ni sans partager le verre de l’amitié offert par la municipalité que je remercie sincèrement de son aide à la réussite pratique de cet événement littéraire.
Catherine RÉAULT-CROSNIER
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