REQUIEM POUR LA VOLAILLE
Cott, cott, codett, coin, coin, coin, coin,
Cocorico !
Écoutez notre voix reprise par l'écho
Et qui lance, vaille que vaille,
Son requiem pour la volaille...
On dit que ce serait nos frères migrateurs
Qui nous apporteraient, de leur lointain voyage,
Les anges exterminateurs
Dissimulés dans leur plumage :
Pour être plus précis, quelques « H cinq N
un »
Qui distilleraient leur venin
Et, ce qui serait mauvais signe,
Qui s’attaqueraient même au cygne !
Hélas, ce ne sont pas de vulgaires ragots
Déjà le coq gaulois monte sur ses ergots !
Mais que peut un ergot contre la grippe aviaire ?
Mieux vaut, dès aujourd'hui, préparer la
civière :
Nous allons tous périr au four,
Et sans petits oignons pour fricasser autour !
Adieu perdrix, cailles, pintades,
Ils seront tous occis comme leurs camarades !
Quant aux hommes, ces vieux pantins,
Qui nous gavent pour leurs festins,
Ils ont déjà, cott, cott, cott, cotte,
Les « chocottes ».
Leur trouille fait, partout, la une des... canards
Il n’en est que bien peu pour se croire
pénards !
La panique gagne la foule
Ils en ont de la chair de… poule !
Qu’importent leurs vaccins, leurs masques, leurs
outils ? :
Les humains vont pouvoir compter leurs abattis…
Mais, hélas, ils ont des comparses
Et nous serons encor les… dindons de la farce,
Ou, si vous préférez, nous nous décourageons
D’en être toujours les… pigeons !
Car, pour un seul d’entre eux qui cassera sa pipe,
C’est par millions que cette grippe
Ne cachant pas ses noirs desseins,
Décimera coqs et poussins !
Moralité :
Lorsqu’on est pauvre et sans défense,
On compte pour « pet de lapin »
Et l’on peut être sûr, quand survient un pépin,
Qu'on en aura la quintessence !
Guy PÉRICART
« Dahlia B »
29, rue de la Fosse Marine
37100 TOURS
Guy PÉRICART est vice-président d’Art et Poésie de Touraine. Il vient de publier un recueil de poésie intitulé « Quand ma muse s’amuse ».
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