SOUVENIR D’UNE MÈRE DÉFUNTE
Elle n’avait jamais vu la mer… À La Baule
Je l’emmenai, blanchie hélas sous le harnois
Ce fut un matin d’août, esplanade Benoît
Immobile, muette, en pressant mon épaule
Elle embrassa l’immensité bleue et, du môle
La plage, un arc parfait dont eût rêvé Dunois
Le soleil et la vague entamaient leur tournoi
Où tous les ondoiements et les rayons se frôlent
Ancienne maîtresse d’école, en aparté
Du livre seul elle connut la vanité
Conquise à ce rivage, ample géographie
Je la guidais vers l’eau, de sa peur triomphant
Si frêle ! et je veillais en merci de ma vie
Celle qui devenait, à rebours, mon
enfant !...
Extrait de « L’orchidée rouge » (p. 169)
Max Olivier BIZEAU
Poète et fils d’Eugène et Anne BIZEAU.
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