Partez, Amis, célébrer la fête,
Moi, j’ai mal à ma planète.

On vous a dit qu’elle était bleue
Belle et bleue la planète Terre
Elle apparaît ainsi à ceux
Qui voient de très loin sa misère

Rouge du sang toujours versé
Au sein des haines fratricides
Chaque jour renaît le brasier
Des fanatismes meurtriers.
La misérable se suicide !

Partez, Amis, célébrer la fête,
Moi, j’ai mal à ma planète.

L’odieux ballet des ambitions
Tourne et tourne en chaque nation
Entendez souffler la tempête
Des violents désirs de conquête
Et comme toujours recommence
Le massacre de l’innocence !

Partez, Amis, célébrer la fête,
Moi, j’ai mal à ma planète.

Pourtant avaient été semés
Dans ces étranges cœurs humains
Des germes de fraternité :
Elle eut des héros, des saints,
Et dans l’intelligence encor
Se cachent des pépites d’or !

Mais de cela qui se soucie
Dans une planète en folie ?

Mon Dieu, est-ce bien sérieux
De promener ainsi longtemps
Dans votre espace vertigineux
Cette étrange planète bleue ?

Cette Terre si peu commune
Que pour l’admirer sans tourment
Il faudrait la voir... de la lune !