TILLEUL DE MON ENFANCE
« Ce qui a été fié à mon silence, je
le cèle religieusement, mais je prends à celer le moins que je
puis. »
MONTAIGNE. Essais. III, I.
Je te revois toujours, tilleul de mon enfance,
Paradis des oiseaux tendu vers leur chemin,
Répandre avec ton ombre un parfum de jouvence
Et prendre gentiment notre âme par la main.
Je t’évoque souvent, tilleul de mon enfance,
Solidement campé tout au fond du jardin,
Observatoire ami qu’élisait par avance
Mon intrépide ardeur digne d’un paladin.
Te voilà disparu, tilleul de mon enfance :
J’ai fait pèlerinage où tu sus nous charmer...
La joie autour de moi devient presque une offense
Depuis que tant de deuils vinrent me désarmer.
Je ne te verrai plus, tilleul de mon enfance,
Symbole et compagnon des heures d’autrefois ;
Une telle détresse a trouvé sans défense
Ce cœur à qui pourtant tu parleras parfois...
Jean DISSAUX-BRUNIER
Limoges (Haute-Vienne)
Né le 18 septembre 1919, Jean DISSAUX-BRUNIER est poète, penseur et philosophe. Il a exercé en tant que professeur de français en Limousin et à Tours en 1956, au lycée Descartes. Il est licencié en philosophie. Il a reçu le prix de poésie de l’Académie française et le prix du Sonnet en 1975. Il est Commandeur de l’ordre National du Mérite Poétique. Il a obtenu fin 1992, la Médaille d’or de « La Renaissance Française » au titre du Rayonnement Culturel et en 1994, le Premier Prix de Poésie classique au Concours International d’Arts et Lettres de France. Il a publié « l’Aventure humaine », ouvrage de pensées et poèmes.
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