Jadis étaient des amants beaux et tendres
Dont les noms sur les arbres gravés,
D’un cœur flambant en conservaient la cendre
Et que le temps n’a pas effacés.
Là, Cupidon commit ses premiers sévices,
Et de sa blessure se faisant un délice
Loin de chercher à guérir
On préférait en mourir !…
Et, toujours amoureux, respectueux et pur,
Par plaisir de l’esprit, refoulant la nature,
L’amant n’osait, par des feux trop ardents,
Maintenir le foyer de son encens.
Ils sont révolus ces jolis temps !
Car tout est bien changé maintenant.
Aujourd’hui on a tourné la page
Et il n’est plus question d’hommage :
On se divertit
Et puis on en rit !
Autrefois, amour-parfait procurait de la joie ;
Et ne voulant pas trahir on respectait ses lois :
Sincérité, constance, confiance,
Là était toute sa puissance !
Désormais pauvres amants infidèles,
De Cupidon, vous n’avez que les ailes !...
Mais, où trouver Cupidon alors qu’il s’est perdu ?...
Désormais l’homme aime mal... ou bien il n’aime plus !