ZIUA
Aud lăuntric ziua
căzînd în săptămîni,
ca pietrele desprinse prin bezna din fîntîni.
Aleargă alungată de
altele, de-a dura,
ce-i sus fior, adînc, e lovitura.
O ştiu !
În nevăzut,
pe-o pajişte de
suflet clădeşte calm trecut,
la fel după cum
lină cînd curge prin nervuri,
coboară-n lutul vîrstei
puberele păduri.
Auzi-o :
Înspre mîine,
Parcă-a numit
hotarul vieţii ce-mi rămîne,
ca un ecou în margini de codru reajuns,
dînd ştire de adîncul
pe care l-a pătruns…
Aş vrea să
ştiu pe-acolo măcar u fir de ceaţă,
dar gîndului n-am vreme de dat – e dimineaţă !
Mişcarea se încarcă
în simţuri ; orice rază
dă timpului o
daltă şi dalta mă sculptează.
Încheg conturul zilei elastic pe figură,
dar noaptea mă
cutremur, pe-aproape-i o ruptură,
alunecă-împlinirea
la rîndu-i şi simt anii
cum îşi deschid
atolul urcatelor căderi
şi-aşteaptă ziua care, în visuri şi
strădanii,
desăvîrşeşte
restul ce i-a rămas de ieri.
C.D. ZELETIN
Constantin Dimoftache ZELETIN est le Président des écrivains Médecins Journalistes de Roumanie. Il est né en 1935 dans le Nord-Est de la Roumanie. Il est docteur en médecine et biophysicien, membre de l’Académie des Sciences Médicales et rédacteur en chef d’un journal de biophysique, « Romanian Journal of Biophysics ». Poète, essayiste et traducteur de poésie italienne et française, il a publié plus de vingt-cinq volumes. Il a en particulier réalisé la première traduction intégrale en roumain des Poésies de Michel-Ange et des Fleurs du mal de Baudelaire.
LE JOUR
J’entends en moi le jour tomber dans les
semaines,
Comme les pierres détachées dans la nuit des
fontaines
Chassé par d’autres jours, il s’enfuit en
roulant ;
Je pressens le frisson de mon dernier instant.
Venant de l’invisible, lentement, je le sais,
Dans le pré de mon âme, il bâtit le
passé ;
Ainsi par les nervures descend et disparaît
Dans la terre de l’âge, la pubère forêt.
Entends-le ! vers demain, silencieux et morne,
De la vie qui me reste, il a fixé la borne,
Comme l’écho annonce la profondeur du bois
Jusqu’à laquelle arrive le son de notre voix.
J’espérais un peu d’ombre et de brouillard
là-bas,
Mais le matin arrive, le destin n’attend
pas !
Tout rayon donne au temps un ciseau qui sculpte
Et mon être tressaille et palpite en
tumulte ;
Et le beau jour imprime sa forme à ma
figure ;
Mais, la nuit, je frémis, je sens une rupture,
L’accomplissement glisse et je sens les années
Ouvrir l’atoll des chutes que j’ai monté fier,
Attendant dans le rêve et l’effort, la journée
Qui achève tranquille ce qui reste d’hier.
Traduction de Grigore Sălceanu.
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