À MOINS QU’IL NE SE HÂTE, MON POÈME…
« À moins qu’il ne se hâte
En perdra trace mon poème »
De l’oiseau qui l’enchante
De la joie qu’il enfante
Et bat les rives
De la vie
« À moins qu’il ne se hâte
En perdra trace mon poème »
Du souffle qui l’anime
À moins qu’il ne se taise mon poème
Afin de mieux convaincre
Mais les sourds entendent mal
Les aveugles ne voient guère mieux dans l’obscurité
Et l’infirme ne guérit pas de se savoir infirme
Qu’ainsi
À la pointe du souffle
S’avance mon poème
Au seuil d’une attente indéfinie
Le cœur banni de trop de deuils
Les mains vidées de toutes haines
L’âme brûlée mais bien vivante
Honnie de toute joie qui ne soit pas réelle
De tout dessein qui ne soit pas le sien
Car nous manquons de temps
Pour l’artifice et l’amertume
Le vin qui retourne à la lie
La pensée qui s’assèche
Faute de nourriture
De feu
De sang
De vrai
Il nous faut exister
Sinon en perdra trace mon poème.
Gisèle GUERTIN
Mont-Saint-Hilaire, Québec - Canada J3H 3E2
Courriel : giseleguertin@sympatico.ca
Gisèle Guertin, poète et auteure, est née à Mont-Saint-Hilaire, au Québec. Écrire l’aide à penser ma vie, à la vivre doublement. Elle compte parmi ses publications : « Givre d’été », poèmes, « Les Jardins de la mémoire », récits autobiographiques. Elle a participé à plusieurs collectifs parmi lesquels « Debout en tenue de voyage », produit au profit d’une maison de soins palliatifs. À quatre reprises, elle a remporté des prix d’excellence au Festival international de la Poésie à Trois-Rivières.
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