LA CONSCIENCE
Je ne me souviens plus de la première fois
Où m’est apparue cette sournoise présence,
Entendre quelque part, cette autre voix,
Cet autre moi, qui n’est que ma conscience.
Elle m’accompagne depuis si longtemps
Qu’elle est toute cabossée de partout,
Seule compagne de tous mes tourments,
Elle a suivi pas à pas tous mes coups.
Elle est, ce que je ne suis pas toujours,
Amie ? Ennemie ? Je ne saurai le
dire ;
Refaisant sans cesse mes beaux discours,
Elle excelle dans l’art de me meurtrir.
Sur les chemins cahoteux de ma vie,
Sournoisement, elle suit mes faits et
gestes,
À travers tous ces pierriers ou
éboulis
Où je trébuche tant, que je me
déteste.
Elle est le pendant que je ne suis
pas,
Cet être parfait que je voudrais
devenir
Cet être parfait que rien n’arrêtera,
Que rien, jamais, ne fera plus
fléchir.
Dans ce terrible et perpétuel chaos,
Je doute à chaque instant, chaque pensée,
Me complaisant dans cet éternel huit clos,
Parfois, j’ai le sentiment de perdre
pied.
À force d’enfoncer des portes ouvertes,
De défricher des terres que je sais incultes
Ma tête est comme une maison déserte
Peine de souvenirs que l’on occulte.
Toujours entendre cette petite voix,
Toujours sentir ce regard inquisiteur
Ce juge qui, pourtant, n’est que l’autre moi
L’autre facette de mon âme en pleurs.
Juillet 2004
Christian POISSON
Je m’appelle Christian POISSON, j’ai quarante-cinq ans et après avoir écrit quelques poèmes à l’adolescence, j’ai redécouvert ce plaisir d’écrire depuis environ quatre ans. Pour écrire, je n’ai pas de règles précises ; j’agis selon l’inspiration de l’instant. C’est ainsi que ce poème a été écrit en environ une heure.
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