L’univers se détendait. Les montagnes desserrèrent leur étreinte et s’ouvrirent comme de grands papillons aux ailes nacrées, brillantes et tentantes à biser ; le borgne et l’Ami les ouïrent se ficher dans les cieux. Les nuées baguaient déjà les sommets plantés dans les chairs célestes, tandis que les points cardinaux sautaient comme des bouchons aux quatre coins du monde nappé d’espace frais. Des senteurs voluptueuses flottaient sur monts et vallées où pullulaient des pagailles enchantées, prodiges de fleurs et miracles de lions encornés, dindons futés et serpents palmés, flopées des airs et des eaux bonnes à manger, belles à voir et douces à caresser.

(…)

 

Extrait de « La beauté » (page 64)

 

Martine LE COZ