L’automne cette année est pareil à l’été
Mais sur les chemins rôde déjà le chasseur.
La biche libre alla boire pour son malheur
À la fontaine où l’assassin l’a vue et tuée.

L’oiseau effrayé à travers l’air si pur
Jeta un cri déchirant ; deux coups sont partis
Et la forêt s’est enflée du râle meurtri
De la biche, aux pieds de l’homme au regard trop dur.

Les grands arbres ont frissonné puis tout s’est tu.
Le vieux chêne au cœur séché qui en a trop vu
Tout au long des siècles a doucement craqué ;

La chienne honteuse dans les fourrés s’est perdue
Fatiguée du maître qui souvent a trop bu.
La nuit venue, dans la nature, elle a pleuré.