"Mur de poésie de Tours" 2005

Poètes de Touraine

 

LES ENFANTS ÉTAIENT GAIS...

 

Mais pourquoi Océan t’es tu donc révolté ?
Pourquoi sur ton passage as-tu semé la mort ?
Qu’ont donc fait tous ces gens pour ainsi t’irriter ?
Où était ton grand cœur, pour décharner les corps ?

Dans ce décor de rêve, chacun y fait sa vie,
Au pêcheur son filet, au touriste sa plongée.
Sur ces côtes d’Asie, on y pleure, on y rit,
Deux mondes se côtoient, maintenant affligés.

Les enfants étaient gais, sur ces plages magnifiques
Et puis tu as grondé, tel un traître par derrière
Tu as tout balayé, laissant place au tragique
Ignorant l’innocence des enfants impubères.

Deux plaques sous-marines se sont entrechoquées
Pour faire venir immense une vague sur le rivage ;
Bouches bées, courses inutiles, faces interloquées
Des cris, la mort, des larmes, la souffrance d’un visage.

Es-tu donc si sourd pour n’entendre pas les cris
Poussés par un enfant, un parent, un ami ?
Es-tu donc si aveugle pour ne pas voir inscrit
La douleur et la peine sur un visage roumi ?

Tu ne connais donc pas ce qu’est le mot Amour !
Celui qu’unit deux êtres et qui donne la vie,
Celui pour qui le temps, est symbole de toujours,
Celui qui par la mort le bonheur nous ravit.

Tu laisses donc après toi, une injuste misère,
Que vont combattre ensemble les peuples de ce monde.
Mais les cœurs vont parler dans les deux hémisphères
Pour que l’aide intervienne et que l’argent abonde.

Peuples du littoral de l’Océan indien,
Face à ce grand chaos que va vivre l’Asie,
L’humanité entière va se donner la main,
Aux citoyens du monde d’éviter l’amnésie.

Vous, touristes étrangers, vous, qui êtes aisés,
N’oubliez pas ces lieux, revenez plus encore,
N’oubliez pas ces gens au bonheur supposé,
Ils ont besoin de vous pour oublier la mort.

Puissant Océan, tu nous dois des excuses.
Pour que les âmes des morts à jamais envolées
Voient sortir de tes ondes les sourires des muses
Redeviens poétique pour tous ces corps brûlés.

 

01.02.2005

 

Jérôme GUÉRIN

37 - Amboise

 

« Joindre les mains c’est bien ; mais les ouvrir c’est mieux » Louis Ratisbonne, la comédie enfantine.