"Mur de poésie de Tours" 2005

Poètes dont une rue de Tours porte le nom

 

LE COUP DE MARTEAU

 

(…)

Lesseps, un an, l’avait employé pour son isthme.
Par malheur, il était atteint de daltonisme,
En sorte que l’erreur de ses sens abusés
Lui montrait à rebours les tons interposés :
Il voyait le vert rouge et le rouge émeraude.
Fatalité ! Souvent, à l’heure où le soir rôde,
Vieux voleur, sur les toits embrumés des maisons,
Met un voile de rêve aux lointains horizons
Où la nuit lentement jette ses tentacules,
Où sur la profondeur des fins de crépuscules
Les signaux allumés en feux rouges, verts, blancs,
Épouvantablement ouvrent leurs yeux troublants,
Oscar Panais sentait sa poitrine oppressée ;
Le front bas sous le poids trop lourd de sa pensé,
Il blêmissait, songeant qu’il tenait en ses mains
Les clés de tant de sorts et tant de fils humains !
Cela devait finir de façon effroyable.

(…)

 

Georges COURTELINE

(1858 - 1929)

 

Cet écrivain né à Tours sous le nom de Georges MOINAUX, voulait être poète ; mais ses poèmes n’obtenant pas le succès escompté, il se tourna vers des récits « Le Train de 8 h 47 », « 1888 »... et des comédies « Boubouroche », « 1893 », « La Paix chez soi », qui eurent dès le départ, un succès étonnant. Son analyse de la vie bourgeoise, militaire et celle des fonctionnaires est ironique et met en relief le côté absurde jusqu’à l’excès déclenchant le rire. Bien qu’ayant reçu le grand prix de l’Académie française et qu’étant élu à l’Académie Goncourt, Georges COURTELINE ne s’est jamais pris au sérieux.

Une rue de TOURS porte son nom.