Un panier de fruits rouges, au doux vent du soir,
Posé sur une table laisse à peine entrevoir
La dentelle couchée contre l’osier d’anse
Flottant devant toi, partenaire de mon enfance.

En arrière-plan, tes yeux amusés me rappellent
L’azur, les plages dorées parsemées de pelles
Tes dix ans célébrés au goûter de délices
Et courir sur la grève pour devenir complices.

Demain, je t’oublie : que la vie est insipide !
En ces termes, je dirais que l’enfance est vide
Sans toi pour en jouir, ni en rêver de près
Du rocher, je crierais : « Assez ! Juste un arrêt ! »

L’autre jour, ton visage, ta tète en arrière
Penchée près de moi, l’air salutaire et si fier
D’un hôte débonnaire autour d’un verre à pied
Que je n’ai su montrer, ni même remercier.

Jubile ma douceur ! Tourne-toi vers le ciel
Mon rêve, mon repère, le suave goût du miel.
Une aile s’ébrouant, « mon p’tit bonheur qui passe »
Respire à pleins poumons ce qui n’est encore las.

Aujourd’hui, tu dis vrai : « nous avons bien grandi. »
Nos regards sont différents mais le seul récit
De nos deux destinées nous accorde le sursis
D’une époque révolue et bel et bien finie.

2003

Aurélie WANTZ

48, Grande Rue
77130 VARENNES-SUR-SEINE