JE TE PARLE AU PRÉSENT
Chapeau journal
Dans les escaliers.
Deux mots : ca-gnard.
« Mais arrête de regarder en arrière !
Je te parle au présent. »
Les planches en bas du vélo.
Et la robe longue déjà.
« Qu’est ce que je mets ? »
« Comme tu veux ! »
« Christophe ou Christian ? »
« Comme tu veux ! »
« On ne se revoit pas alors ??? »
« Comme tu veux ! »
Les chaises vides sont rouges, on m’appelle « Madame »
« Non, je n’ai pas de cigarette.
Je ne fume pas »
Zéro six, zéro neuf. Chewing-gum écrasé bombe le
marbre brûlant.
Soixante quinze. Quatre vingt douze. Roue libre de l’été
d’hier.
Pigeon pique le passé au marché de la poésie.
« Mais arrête de regarder en
arrière ! »
« Je te parle au présent ! »
Si tu vas chercher Ange.
Moi j’irai chercher Juliette. »
Mes lèvres luisent.
Courir après la photo volée !
Saccafoto ! Saccafoto ! Saccafoto !
Berlin-Paris fond fond fond.
Devant l’église.
Sac plastique sous parapluie foire.
« Rhabillez le guitariste ! »
Décidément il marche !
« C’est un futur grand ! »
Peut-être.
« Mais arrête de regarder devant !
Je te parle de présent. »
Bonnet collé. Refaire le nez.
À pied...
Papier d’orange. Ballon froissé.
Applaudissements d’ailleurs.
S’il y a du monde, il y aura une terrasse !
« Mais arrête de regarder devant !
Je te parle au présent. »
Chariot bleu boit sans sucre.
Si c’est moi...
Je t’aime...
Juin 2003
Thézame
(Paris)
Nathalie DOUTRELEAU, dite Thézame
Passionnée de chanson et d’écriture depuis l’enfance, c’est en 1997 que Thézame vient écouter au Café « Ailleurs » de Bastille, le duo « Serena & James ». De ce coup de foudre réciproque naissent les premiers textes en français de BAHASABÉ, notamment « La valse des aiguilles » qui a reçu deux prix SACEM dont le Mans Cité Chanson en 2001. La même année, elle crée avec Georges Luneau le premier festival des arts de la rue de Paris : le « Printemps des rues ». En 2002, de retour de mission en Inde dans une compagnie de théâtre-action-anti-sida, Thézame rencontre, lors d’un spectacle du Théâtre du Fil, le chanteur-comédien Dikès, avec qui elle travaille désormais. Thézame écrit aussi pour Djami Rose et Lola Baï (co-lauréate d’un prix SACEM auteur/compositeur), un nouveau group de chansons électro et les groupes canadiens Vishten et Fayo. En 2003, elle termine et participe à différents contes, livres et guides (dont le « Guide du respect » du mouvement « Ni putes, ni soumises »), tout en préparant pour 2004, son propre répertoire, dans la paix de ses 40 ans...
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