LEVER DU JOUR SUR LE PARC DE VERSAILLES
Le voici qui s’avance au milieu de sa cour
Déchirant les nocturnes voiles
D’un regard embrasé qui rayonne l’amour
Et pâlit le feu des étoiles.
Il descend d’un palais d’immobile blancheur
Et prodigue son opulence
Tandis qu’un souffle épand une calme fraîcheur
Où s’éternise le silence.
Les jardins qui dans l’ombre ont paru s’affliger
Mais dont les fontaines s’éveillent
Regardent l’Enchanteur venant d’un pas léger
Ravir les fleurs qui s’émerveillent.
Il passe avec lenteur, semant un or subtil
Qui tombe de ses mains royales ;
L’eau brille et les grands bois tendent leur fier profil
Vers les clartés matutinales.
Bientôt retentiront les trompettes d’azur
Car l’Astre que la terre honore
De ses doigts lumineux pose au front du ciel pur
Le diadème de l’Aurore.
Jean-Marie OLINGUE
(1950 – 1990)
Lauréat de l’Académie Française. Ancien rédacteur en chef de la revue L’Albatros.
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