N’existe plus le bac, déjà depuis longtemps,
il servait au charroi des blocs des Tuileries ;
la rue en son début, pendant quelques printemps
abrita d’Artagnan, aux fières armoiries.

Ensuite y demeura un célèbre marquis,
qui portait ce grand nom, Louis de Mailly de Nesle
ses filles étaient cinq, au charme fort exquis
qu’on suivait du regard jusqu’au Quai de Tournelle.

Louise à la peau satin, belle comme le jour,
nul besoin de la Cour, pour qu’on le reconnaisse
quitta vite Paris, pour un plaisant séjour,
Versailles la mandait, dès sa prime jeunesse.

La seconde Pauline au sourire charmeur,
y remplaça sa sœur, en reprenant sa dette ;
Marie Anne à son tour, sans peine et sans humeur,
laissa la place à Diane, qui était sa cadette.

On ne peut ignorer qu’à cette époque là,
l’usage n’était point d’irriter le monarque,
et Louis Quinze, le Roi, sans peur ni falbala,
cueillit les quatre sœurs, pour apposer sa marque.

De la plus jeune, hélas, on ne sait vraiment rien
mais elle fut, dit-on, rebelle à l’héritage,
ayant un fort attrait pour le chant grégorien,
et vraiment aucun goût pour l’aimable partage.

Car plus que leur esprit, c’est toujours la beauté
qui conduit les tendrons au lit des favorites,
mais il faut retenir la vaillante santé
d’un souverain, musant, au cœur des marguerites.