Elle est assise dans le salon la Vieille Dame
Balançant doucement son corps tellement fragile
Si décharné, si menu sous ses voiles
Comme attendant une délivrance tranquille.

Elle est souvent seule la Vieille Dame
D’ailleurs qui pourrait bien venir l’embrasser
Donner un peu de son temps quel drame
Pourquoi dans la vie s’embarrasser !

Son regard bleu, poursuit des rêves inaccessibles
Se perdant dans l’infini du temps.
Ainsi voyageant dans son univers paisible
Ses années se fondent lentement.

Pourtant, je sais quelle souffre la Vieille Dame
Et quand son regard triste, rencontre le mien
Il scrute mon coeur et mon âme
Comme s’il attendait une réponse, un soutien.

Sa main tremblante se porte à mon visage
Cette main que je tenais auparavant
D’une douceur infinie, elle caresse un mirage
Et mes yeux se noient de larmes, moi son enfant.

D’aucuns pensent qu’elle n’a plus sa tête
Pourtant je sais qu’auprès de moi,
S’éveille à nouveau sa vie comme une fête
Que nul ne saurait troubler la joie.

Elle m’attend tous les dimanches, la Vieille Dame
Dans son lit, dans son fauteuil, tranquillement
Son sourire, ses yeux rieurs m’acclament
Alors dans un élan de tendresse je l’embrasse, Maman

03/04/2003