Tu me prends dans tes bras comme on prend une harpe
Et ton geste décrit cette amoureuse écharpe
Qu’a tissée, en rêvant, mon désir... ou le tien ;
Et puis en un instant le monde n’est plus rien...

Tendre musicien, au gré des arpèges,
Tu modules pour moi le frémissant cortège
Des notes dont tes doigts sollicitent l’élan,
Lorsque mon andanté suit un rythme plus lent...

Des cordes qui vibraient à ton ardent prélude
Les ondes, une à une, esquissent l’amplitude,
Et ma harpe exaltée enfle son doux frisson
En un allegretto ou tout n’est qu’unisson...

Symphonie où l’amour est savant virtuose,
De suaves accords intensément compose
L’exquise partition dont le thème fougueux
Scande chaque duo en mesures de feu...

1974

Extrait de « Vois, ton rythme m’ensorcelle… » (p. 23)