Je crois en Rien mon dieu
qui n’est pas dans les cieux
Tant de larmes ont pleuré
depuis l’aube des temps
où commença mon rêve
quand s’ouvrirent mes yeux
Tant de vagues ont roulé
dans le lit des ruisseaux
Marteaux qui sur l’enclume
ont mille fois frappé
pour forger les cailloux
en mille grains de sable

Je crois en Rien mon dieu
qui n’est pas sur la terre
Rien que le rire moqueur
du merle des sous-bois
Que la neige accrochée
au silence du jour
Les perles de rosée
s’offrant à l’arc-en-ciel
Les rires éclatés
depuis l’aube des temps
où les feux de l’étoile
ont perpétué mon rêve

Je crois en tous ces riens
qui demeurent mon espoir
Tous ces riens qui font jeux
mille fois répétés
pour traverser l’arène
Mille chemins tracés
au milieu de la jungle
où s’embrouillent nos pas
Ces jeux qui ne font rien
que vider le sablier
pour que vive le jour
en attendant demain

Michel BAURY

Citoyen du Monde

Paris