"Mur de poésie de Tours" 2005

Poètes français

 

QU’IMPORTE !

 

Peut-être ai-je embelli ton âme et ton visage
En mes rêves ardents qui te veulent parfait ?
Peut-être t’ai-je fait trop semblable à l’image
Enfermée en mon cœur que rien ne satisfait ?

Si je te vois ainsi c’est parce que je t’aime,
Ô mon fier chevalier de légende qu’un jour
J’ai rencontré pensif, si pareil à moi-même,
Ô mon ami tremblant, ô mon frère d’amour !

Qu’importe si demain tu déçois mon attente,
L’espoir qui me soutient, l’ardeur qui me conduit !
Qu’importe si pour toi mon âme se lamente,
Et si dans l’avenir plus rien ne la séduit !

Qu’importe la douleur qui suivra l’heure sainte
Du baiser merveilleux échangé sans détour,
Si défaillante, un soir, sous ta brûlante étreinte,
J’ai cru, dans un frisson, à l’immortel amour !

 

Extrait de « Toute vie a son charme »

 

Gisèle BARBOTIN

(1900 - 1958)

 

Poétesse de la nature et de l’amour, Gisèle BARBOTIN est née à Argenton-sur-Creuse. Elle a eu soif toute sa vie de connaissances littéraires, depuis les poètes anciens jusqu’aux contemporains. Elle est reçue à l’Académie du Centre et devient membre de la Société des Gens de Lettres en 1928. Elle publie deux recueils « Toute vie a son charme » fin 1933 et « La Douleur dans l’Amour » en 1935. Gisèle Barbotin a un style proche de Anna de Noailles et de Marceline Desbordes-Valmore.