La femme épanouie trône en ton univers,
Tu la chantes sans cesse en de sublimes vers,
Pourrais-tu penser aussi aux désespérées,
Ces femmes avilies, meurtries et humiliées.
Femmes violées, battues, ou tristement voilées,
Femmes qui, au foyer, se trouvent reléguées.
Femmes aussi nées pour sans arrêt procréer,
(Les as-tu évoquées, poète, en tes versets ?)
Comme l’est le bétail, vraies porteuses à vie
Jouets sans défense de trop mâles envies...
Viennent parfois vers nous, en nos foyers douillets.
Qui, devant son écran, ne les a rencontrées,
Leurs multiples enfants au visage amaigri,
Un furtif sourire cachant mômes aigris.
Des huttes d’Afrique, de galetas d’Asie
Affreux bidonvilles... ou de coins de Paris.
Lorsqu’en « Haut Lieu » on parle malnutrition
Et que, sans arrêt, on fait des munitions !...
Poète penche-toi sur cette humanité
Qui, par notre silence, demeure condamnée.
Certes médicaments sont parfois attendus,
Mais toi, naïf, ose cette idée saugrenue
De « missionnaires » de nos pays nantis
Apportant la manne, des « pilule » à merci.
Lors naîtront moins d’enfants, mais plus épanouis,
Des mères heureuses et moins vite flétries.
Poète qui as femme en ton coeur, en tes vers,
Pour les désespérées ameute l’univers !